Macky Sall : en visite au Mali, le président sénégalais souhaite que le pays retrouve sa place dans le concert des Nations

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, est arrivé ce matin à Bamako où il a passé 3 heures pendant lequel, il s’est entretenu avec le colonel Assimi Goïta, président de la transition, chef de l’Etat. Cette visite qui s’inscrit dans le cadre d’amitié et de travail, a permis aux deux chefs d’Etats d’échanger sur plusieurs sujets notamment ceux relatifs à la bonne marche de la transition et à l’appui de l’Union Africaine au Mali mais aussi du renforcement de la coopération entre les deux pays. 

Arrivé à Bamako pour une visite de 3 heures, le président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine a été accueilli à l’aéroport par le colonel Assimi Goïta, président de transition du Mali. A sa descente d’avion, le président Macky Sall a déclaré être porteur d’un message d’amitié, de bon voisinage, un message de l’Afrique auprès du peuple malien. En outre, il a rappelé aussi que le Mali est un pays important, un pays pivot en Afrique de l’ouest. Cependant, il a souligné que, je cite :  »cette visite vise à échanger et à travailler ensemble avec les autorités maliennes pour une issue heureuse à cette transition mais aussi pour que le Mali retrouve sa place dans le concert des Nations africaines et internationales ».

Pour la première fois depuis l’accession du colonel Assimi Goita à la magistrature suprême de l’Etat, cette visite de Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, a permis aux deux chefs d’Etats d’échanger sur plusieurs sujets notamment ceux relatifs à la bonne marche de la transition et à l’appui de l’Union Africaine au Mali mais aussi du renforcement de la coopération entre le Mali et le Sénégal.

A rappeler aussi que cette visite du président en exercice de l’Union africaine intervient à un moment où le Mali traverse certaines difficultés avec certains pays voisins, notamment la Côte d’Ivoire dont 49 de ses soldats, arrêtés par les autorités maliennes depuis le 10 juillet dernier, ont été inculpés ce week-end et mis sous mandat de dépôt par la justice. Même si rien d’officiel n’a filtré en ce sens, selon certaines informations, Macky Sall s’implique pour trouver une issue heureuse à cette crise. Abidjan l’avait d’ailleurs remercié début août pour son implication en faveur de la libération des militaires détenus.

MINUSMA-El-Ghassim Wane : « Notre mandat est suffisant »

Six semaines depuis son arrivée au Mali. Le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Chef de la MINUSMA, qui a remplacé Mahamet Saleh Annadif, n’a pas chômé. El-Ghassim Wane s’est déjà rendu dans le nord du pays et trois fois dans le centre, a assisté à un nouveau coup d’État, géré des attaques terroristes contre des positions de la mission onusienne et rencontré de nombreux acteurs. Ce qui n’est pas de trop vu la profondeur de la crise et les défis immenses qui l’attendent à la tête d’une MINUSMA incomprise par de nombreux Maliens. Dans ce long entretien, le diplomate mauritanien évoque la transition, la fin de Barkhane, le mandat de la MINUSMA et la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Moins d’un mois après votre arrivée au Mali, le 5 mai dernier, vous avez assisté à un coup dÉtat, le deuxième en un an, et vu les troupes de la MINUSMA subir des attaques. Cela vous a mis directement dans le vif de la réalité malienne.

La réalité malienne ne m’échappait pas, parce que jai eu loccasion de travailler sur les questions liées à la situation au Mali depuis 2012, aussi bien dans le cadre de mes fonctions précédentes à lUnion africaine que dans celui des Nations unies. Je suis venu ici en 2016 et en 2017 pour faire la revue de la MINUSMA et en assurer le suivi. Javais donc une idée des réalités et des difficultés. La situation est loin d’être facile. Elle l’était déjà avant que je narrive et elle est restée difficile après mon arrivée. Je ne mattendais pas à ce que les choses changent immédiatement. Le Mali est au milieu dune crise multiforme dont le règlement va prendre du temps. Il est évident que cette complexité ne mavait pas échappé. Malheureusement, nous avons connu des développements subséquents pendant les mois de mai et de juin, y compris lattaque contre les forces de la MINUSMA. Ce n’était pas la première. Javais une claire conscience des difficultés auxquelles le Mali est confronté et auxquelles la MINUSMA est confrontée dans lexercice de son mandat. Plus que la prise de conscience de ces difficultés, ce qui compte le plus cest la volonté de la mission, la volonté des Maliens, de redoubler defforts pour que cette page soit  tournée. Cest dans cette dynamique que je minscris : faire en sorte que nous renforcions ce que nous faisons déjà et que nous ajustions nos modes daction là où cela est nécessaire, de manière à être le plus utile possible aux Maliens et aux Maliennes et les aider à clore le chapitre douloureux que le pays connait actuellement.

Vous avez pris fonction dans une période dexception pour le Mali, avec une transition en cours. La MINUSMA affirmant accompagner cette transition, comment cela se traduit-il ?

Le processus de transition dans lequel le Mali est engagé est extrêmement important. Important pour permettre au Mali de retourner dans une situation de normalité constitutionnelle, mais important également pour permettre au pays de sattaquer aux défis complexes auxquels il est confronté. La MINUSMA et les Nations unies, dune façon plus générale, sont engagées dans ce processus. Comme vous le savez, lappui à la transition est lune des priorités stratégiques de la MINUSMA et nous assistons les acteurs maliens de plusieurs manières. Nous le faisons sur le plan politique, à travers nos bons offices, à travers la participation de la MINUSMA aux activités du Comité local de suivi de la transition, à travers le dialogue régulier que nous avons avec le médiateur de la CEDEAO, ainsi qu’avec d’autres acteurs internationaux, dont l’UA. Nous le faisons aussi sur le plan technique, en appuyant un certain nombre dinstitutions maliennes, notamment celles impliquées dans la préparation des élections qui doivent couronner la transition et dont la tenue est prévue au mois de février prochain. Cest une tâche complexe, qui doit être menée dans des délais qui sont courts. Cela signifie que notre appui technique est extrêmement important pour que les institutions maliennes soient prêtes et à même d’organiser les élections dans des conditions qui en assureront la crédibilité et qui permettront au pays de surmonter la crise institutionnelle. Nous appuierons  également le processus de transition à travers le soutien que nous allons apporter pour la sécurisation des élections aux départements ministériels compétents. Notre appui ira au-delà de cela pour s’étendre aux aspects logistiques, notamment le transport du matériel électoral, et à dautres domaines. Cest un appui multiforme, de concert avec dautres partenaires du Mali, y compris les partenaires politiques que sont la CEDEAO et lUA.

La transition semble engagée sur une nouvelle trajectoire, avec de nombreux chantiers annoncés, lesquels pourraient potentiellement ouvrir la voie à un prolongement du délai imparti. La MINUSMA accompagnera-t-elle la transition si ce scénario se réalisait ?

Il a été convenu avec la CEDEAO que la transition devait se conclure au mois de février 2022. Cela a été affirmé lors du sommet dAccra, auquel jai pris part, et les nouvelles autorités de la transition, aussi bien le Président que le Premier ministre, ont également dit leur intention de conduire la transition dans le délai qui a été convenu. Je pense quil est important que ce délai soient respectés, parce quil faut sortir au plus vite dune situation comme vous le dites exceptionnelle et permettre aux autorités nouvellement élues dengager les réformes de fond. Cela ne signifie pas que la transition ne peut pas entamer un certain nombre de réformes, mais, comme cela a été souligné lors de la visite du médiateur, ainsi que par le Comité local de suivi de la transition, il faudra articuler un certain nombre de priorités pour voir ce quil est possible de faire pendant cette période, à charge pour les autorités nouvellement élues d’amplifier ce qui aura été entrepris et d’ouvrir de nouveaux chantiers. Il est important que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir, de concert avec les autres partenaires, pour que l’objectif dune transition conclue au mois de février 2022 soit atteint.

La communauté internationale presse pour que les élections se tiennent à date. Nestimez-vous pas que cela est une erreur, car de scrutins à la va-vite pourraient découler de nouvelles crises ?

Le meilleur antidote à une possible crise postélectorale est dorganiser les élections dans les meilleures conditions de transparence et de régularité. Un travail a été engagé à cet effet, travail que nous soutenons à travers lappui technique que nous apportons aux institutions compétentes. Le deuxième élément qu’il convient de garder à l’esprit est le parachèvement de la transition en février 2022. Cest un objectif convenu avec les Maliens, sachant que, dans un contexte de transition, il nest pas évident de sattaquer à certains problèmes structurels. Je pense que le retour à une légalité constitutionnelle donnera au Mali tous les moyens nécessaires pour sattaquer à ces problèmes de fond. Je ne crois pas que le délai en lui-même soit un problème, bien au contraire. Plus vite on retournera à la légalité constitutionnelle, mieux le Mali sera équipé pour sattaquer à ses problèmes. Les acteurs maliens se sont engagés, la CEDEAO aussi, et la communauté internationale soutient cet objectif. Il sagit maintenant de mobiliser toutes les énergies, maliennes et internationales, pour que cet objectif soit atteint et que les élections de février 2022 soient transparentes et crédibles.

Vous avez récemment déclaré au Conseil de sécurité de lONU que le temps était venu pour les « dirigeants maliens de s’élever au-dessus de la politique partisane et des intérêts personnels pour faire face à la crise ». Un message destiné aux militaires et aux acteurs politiques ?

Tout dabord, le point de départ de ma déclaration est la profondeur de la crise dans laquelle le Mali est plongé. Quand un pays connait une crise dune telle ampleur, la meilleure réponse, et la première, est celle e l’unité nationale. Nous sommes dans un contexte où le Mali a besoin du concours de tous ses fils et de toutes ses filles pour surmonter les défis auxquels il est confronté. Il est important que tout soit fait pour permettre à lÉtat malien de retrouver toutes ses forces, dexercer son autorité sur lensemble du territoire national, dassurer la sécurisation des Maliens, de mettre fin aux violences commises sur les populations civiles. Il est impératif que tous les acteurs engagés dans ce processus se mettent à la hauteur des défis. Je pense que lespoir des Maliens est que cette page douloureuse soit tournée le plus rapidement possible et quune autre, plus heureuse, soit ouverte, et cela exige un effort particulier, un effort d’élévation au-dessus des intérêts partisans dans un contexte qui est exceptionnel. Il ya des urgences qui exigent le concours de tous. Mon appel sadresse à toutes les Maliennes et à tous les Maliens. Il sagit aujourdhui de sortir de cette crise structurelle, profonde, qui affecte le pays de manière multiforme. Mettre lintérêt du Mali au-dessus de toute autre considération, tel est le sens de lappel que jai lancé.

Le Président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de Barkhane sous sa forme actuelle. Comment accueillez-vous cette nouvelle et quelles peuvent en être les conséquences ?

Nous avons suivi lannonce de la décision de faire évoluer lopération Barkhane. Comme vous le savez, la mission et ses activités sont déterminées en fonction du mandat qui nous a été donné. Nous coopérons évidemment avec la force Barkhane et, dans un tel contexte, toute évolution de son format induira évidemment des conséquences que nous devons prendre en compte. Un travail d’évaluation est en cours. Nous nous réjouissons de lappui que la France apporte à la MINUSMA sur plusieurs plans, non seulement en mettant à disposition des personnels qui travaillent en son sein, mais aussi à travers Barkhane. Nous nous félicitons aussi de lappui de la France au Conseil de sécurité et je pense que cet appui multiforme ne va pas changer. Ses modalités pourraient évoluer, mais je suis persuadé que le soutien de la France se poursuivra et quil restera aussi efficace quil la été jusquici.

Cette annonce peut-elle changer la dynamique de la MINUSMA à quelques jours de la fin du mandat, qui en principe doit être renouvelé et que beaucoup espèrent plus robuste ?

Les discussions sur le mandat se poursuivent au Conseil de sécurité et la nouvelle résolution devrait être adoptée à la fin du mois. Nous verrons alors quel sera son contenu. Mais je pense que le mandat de la MINUSMA, et cest un aspect sur lequel  jai beaucoup insisté lors de mes visites sur le terrain et mes interactions avec les acteurs, est  robuste. Il nous donne les moyens de mener à bien les tâches pour lesquelles la mission est déployée au Mali. Jentends certains de nos interlocuteurs dire souvent qu’ils veulent un mandat plus robuste, mais une lecture de la résolution qui nous mandate convaincra chacun que le mandat est robuste et la mission s’emploie à agir en fonction de ce mandat. Cette perception vient très certainement du fait quil y a une attente, que je comprends parfaitement, pour que la mission réponde à tous les problèmes sécuritaires qui se posent, quelle apporte une protection, partout où elle est déployée, à chaque Malienne et à chaque Malien qui est en danger. Il y a des limites évidentes. La Mission ne peut pas apporter une telle protection. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que notre action soit la plus efficace possible. Nous pensons que le mandat qui nous a été donné est suffisant et que notre action ne doit pas simplement être appréciée à la lumière du recours à la force, ce que nous faisons quand il sagit de protéger les populations civiles. Elle doit être aussi appréciée à la lumière dun certain nombre dautres activités qui concourent à la protection des civils, qu’il s’agisse du travail fait en faveur de la réconciliation intercommunautaire ou de l’appui que nous apportons à larmée malienne, très significatif, pour laider à remplir la mission qui est la sienne et aider le gouvernement à remplir ses responsabilités, dont la principale est de protéger sa population.

Une mission de paix dans un pays encore en guerre, nest-ce pas antinomique ?

Noubliez pas que nous avons été déployés pour aider à appliquer un Accord de paix. Nous opérons dans un contexte extrêmement difficile, qui a conduit au renforcement de notre mandat en 2017, précisément pour faire face à un certain nombre de menaces. Noubliez pas non plus que nous opérons aux côtés dautres forces : les FAMa évidemment, mais aussi les opérations Barkhane, Takuba et G5, qui ont un mandat plus orienté vers la lutte anti-terroriste. Dans le cadre de notre mandat, nous faisons ce qui est en notre pouvoir. Il y a certainement des choses à améliorer. Jentends, j’écoute, jinteragis de manière fréquente avec différents segments de la population malienne et je comprends les préoccupations qui sont les leurs. Croyez-moi, nous faisons ce tout pour renforcer lefficacité de nos actions. Cela dit, nous faisons déjà beaucoup, et cela nest pas suffisamment souligné.

À Aguelhok, la MINUSMA a été récemment accusée de faire fuir les populations locales. Certains l’indexent en faisant une corrélation entre sa présence et les attaques dans la zone. Comment faites-vous face à cela ?

À Aguelhok, il y a deux éléments à prendre en compte. Le premier est que notre présence apporte la sécurité. Nous devons protéger les populations locales, ce que nous faisons. Le deuxième élément est que nous subissons des attaques et que malheureusement, dans ce contexte, des populations se sont déplacées hors de la localité. Nous faisons un travail soutenu pour renforcer la confiance avec la population locale et tout un effort de dialogue est en cours. Nous avons dépêché une délégation il ny a pas longtemps. Notre bureau à Kidal et notre représentation à Aguelhok sont en contact avec la population pour encourager ceux qui ont quitté la localité à revenir. Dans l’intervalle, les humanitaires apportent une assistance aux déplacés. Je voudrais souligner que notre présence à Aguelhok vise à renforcer la sécurité des populations et que l’insécurité qui a été notée est à imputer à ceux-là mêmes qui ont attaqué notre camp au début du mois davril.

Vous avez lancé le 15 juin le projet « 50 jours pour le Centre ». En quoi consiste-t-il et quels en sont les objectifs ?

Ce projet, appelé « An ka barokè » (Dialoguons), vise à renforcer lefficacité de notre appui aux autorités maliennes, tant nationales que régionales, pour hâter la stabilisation du centre du Mali, l’une des priorités stratégiques de la MINUSMA. Nous poursuivons trois objectifs : renforcer la cohésion sociale au regard des tensions intercommunautaires que connait la région; renforcer la confiance entre lÉtat malien et les populations locales et, en troisième lieu, fournir des perspectives socio-économiques, faire en sorte que la paix se traduise par des dividendes qui profitent à la population. Nous navons pas la prétention en 50 jours de stabiliser le Centre, il faudra, pour ce faire une action s’inscrivant dans une durée beaucoup plus longue. Ce que nous voulons, c’est impulser une nouvelle dynamique qui donne une efficacité accrue à l’appui que nous apportons aux autorités maliennes. Nous tirerons  les leçons de ce qui aura été fait pendant ces 50 jours pour élaborer une action à plus long terme, beaucoup plus ambitieuse, afin de créer les conditions de la stabilisation du Centre. Je me suis rendu à Mopti à trois reprises. Jai aussi été à Bandiagara et à Douentza. Jai échangé avec de multiples acteurs et ma conviction, forte à la suite de ces réunions, est que la stabilisation du Centre est à notre portée. Nous devons pour cela œuvrer en faveur d’une appropriation malienne, d’une mobilisation des savoirs locaux, notamment en termes de médiation, ainsi que d’un appui international mieux coordonné et renforcé. Cest ce triple objectif que nous allons poursuivre, mais d’ores et déjà nous espérons pouvoir impulser une dynamique qui sera amplifiée dans la période qui suivra.

Dans le centre du Mali, notamment le pays dogon, la défiance à l’égard de la MINUSMA est très prégnante. Comment atteindre votre but dans ce contexte ?

Il est clair que le combat pour stabiliser le Centre ne peut être gagné quavec lappui des populations. Cest pour cela que jai décidé de my rendre aussi fréquemment que possible pour nouer un dialogue régulier avec les acteurs locaux, l’objectif étant de créer le climat de confiance nécessaire à la réussite de nos efforts. Évidemment, notre bureau régional et les forces de police et militaires déployées sur place font un effort soutenu dappui à la sécurisation des populations à travers un certain nombre dopérations. Je dois vous dire que lors de ma visite à Bandiagara, la semaine dernière, jai pu discuter avec différents segments de la population et je crois avoir décelé une confiance accrue en laction de la MINUSMA. La population veut une présence plus forte de la MINUSMA, pas moins. Et si elle le souhaite, cela veut dire que l’action que nous menons est perçue favorablement. Nous sommes déterminés à améliorer notre présence et nos actions autant que faire se peut.

La mise en œuvre de lAccord pour la paix est plus que jamais aujourdhui confrontée des difficultés. Le nouveau Premier ministre a parlé dune « relecture intelligente ». Comment la MINUSMA perçoit-elle cela ?

LAccord a été signé il y a six ans. Sa mise en œuvre a connu un retard considérable, cest une réalité. Dans mes interactions avec les autorités maliennes, avec les parties signataires, jai évidemment souligné limportance daccélérer la cadence. Chaque jour de retard dans la mise en œuvre se traduit par des souffrances accrues pour les populations sur le terrain et un retard supplémentaire dans la restauration de lautorité de lÉtat. Il est donc important et de lintérêt de tous daccélérer. Je me félicite de ce que les nouvelles autorités de la transition aient exprimé leur rattachement à lAccord et leur volonté den accélérer la mise en œuvre. Jai entendu les autres signataires marquer la même volonté. Dans la période qui vient, notre intention, de concert avec le chef de file de la médiation internationale, lAlgérie, est de faire ce qui est en notre pouvoir pour aider à mettre en œuvre les dispositions encore pendantes, en réalité les dispositions essentielles de lAccord, le DDR, les réformes institutionnelles et le développement du nord. Jespère que nous pourrons faire de nouvelles avancées.

Quid de la relecture ?

LAccord comporte des dispositions pour sa révision. Si les parties sentendent pour ajuster certaines de ses dispositions sur la base du mécanisme prévu à cet effet, la MINUSMA leur apportera son appui. Mais tout doit être fait dans une démarche consensuelle, parce quil sagit dun accord qui lie différentes parties.

La MINUSMA publie périodiquement des rapports sur les violations et abus en matière de droits de lHomme au Mali. Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?

C’est une situation difficile et cela est parfaitement compréhensible dans le contexte sécuritaire que nous connaissons. Depuis le début de cette année, nous avons eu près de 850 cas de cas de violations et dabus, dont de nombreux enlèvements. Nous travaillons dans le cadre de notre mandat à travers les enquêtes que nous menons et tout un travail de dialogue politique avec les autorités, ainsi qu’avec dautres parties prenantes, pour nous assurer que la dimension droits de lHomme est pleinement intégrée dans ce qui se fait. Lorsque des enquêtes sont diligentées, le suivi requis est fait. Les problèmes sont connus, il ny a pas de déni de la réalité. Une action plus soutenue est requise pour queffectivement les violations soient punies. Cest un travail que nous savons complexe et pour lequel nous comptons sur la coopération des autorités maliennes.

Le Mali a-t-il besoin de la MINUSMA ?

Vous devez concevoir la MINUSMA comme une expression de la solidarité internationale envers le Mali. Elle a été déployée dans le contexte de la mise en œuvre de lAccord pour la paix. Son mandat a été ajusté pour prendre en compte dautres problématiques. Le Mali, comme dautres pays qui sont en situation de crise, a besoin de cette mobilisation internationale multiforme. La MINUSMA est un élément important de cette mobilisation, mais pas le seul. Elle se manifeste de plusieurs autres manières. Aux Nations unies, toutes les agences font un travail soutenu dans le contexte de la crise. Nous avons dautres partenaires sur le terrain. La complexité de la situation et ses implications régionales sont telles quun accompagnement international est nécessaire pour que la crise soit réglée au plus vite. LA MINUSMA a été déployée avec lassentiment du gouvernement malien et sa présence repose sur cet assentiment, car cest à sa demande du Mali que la MINUSMA est là.

Propos recueillis par Boubacar Sidiki Haidara

Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°324 du 24 au 30 juin 2021

 

Pau : Le sommet élargi

Les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel se sont réunis ce mardi à Ouagadougou pour préparer le sommet de Pau, qui se tiendra le 13 janvier. Selon Alpha Barry, ministre burkinabé des Affaires étrangères, qui a reçu ses homologues, cette rencontre s’est tenue à la demande expresse de leurs chefs d’État pour préparer au mieux le rendez-vous. Elle a permis, selon Barry, d’examiner les propositions des différentes parties afin de les soumettre aux chefs d’État avant le sommet. Il a également précisé que le sommet était élargi à l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, l’OIF et d’autres institutions. « C’est une étape importante pour le G5 Sahel dans la lutte contre la menace terroriste dans notre région. Tout se passe dans un bon esprit, entre pays du G5 Sahel et entre le G5 Sahel et les partenaires », a assuré le chef de la diplomatie burkinabé à l’issue de la réunion. L’appel des chefs d’État lors de la réunion extraordinaire du G5 à Niamey, le 15 décembre 2019, semble donc avoir eu un écho favorable. Dans le communiqué final de cette rencontre, ces derniers avaient appelé la communauté internationale à les soutenir pour endiguer la menace terroriste. Un appel avait également été lancé aux autres pays de la zone pour un « renforcement de la coopération entre les services de sécurité et de renseignement dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière ».

Forum africain pour la résilience : Comprendre la migration

Le Mali a participé au troisième Forum africain pour la résilience (FAR), organisé par la Banque africaine de développement (BAD) du 4 au 6 mars à Abidjan, en Côte d’Ivoire. « Fragilité, migration et résilience », c’est le thème « pertinent » de cette édition, qui donnera l’occasion à la banque d’analyser notamment les relations entre « migration – humanitaire – sécurité », « jeunesse et création d’emplois », « migration et genre », « changement climatique et impact sur l’environnement ».

Comprendre la migration est essentiel pour la BAD, « car ce travail lui fournit les options pour soutenir des programmes qui réduiront, les flux tout en augmentant les rendements », selon M. Charles Boamah, le Vice-président principal de la banque.

Si la migration intra-africaine représente 70% du phénomène, ce pourcentage atteignant même 80% pour l’Afrique subsaharienne, « les solutions innovantes dans le domaine », qui seront débattues au cours d’une plénière, permettront de mettre en évidence comment la pauvreté et le manque d’emplois deviennent de puissants leviers pour la migration et l’instabilité.

« Les défis de la migration exigent des réponses audacieuses », selon les responsables de la banque. Ce qui justifie la mise en œuvre d’un nouvel outil d’évaluation de la résilience et de la fragilité des pays (ERFP), pour renforcer la résilience des États membres.

Solutions à long terme

Outre la fourniture d’assistance aux réfugiés libyens en  Tunisie et dans d’autres pays du continent, comme Djibouti, le Burundi, le Sénégal, le Nigeria, le Zimbabwe et le Mali, la BAD a lancé le programme « Des emplois pour les jeunes en Afrique » afin d’offrir des opportunités dans le secteur agricole pour leur éviter de tomber dans le piège que constitue souvent la migration. Le thème de la migration est aussi au cœur du travail de la BAD avec l’Union Africaine, la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique, les sociétés civiles et les milieux d’affaires du continent. Pour la BAD, la problématique doit être l’occasion d’un partenariat gagnant – gagnant, non seulement à l’intérieur de l’Afrique, où les flux sont les plus importants, mais aussi avec le reste du monde, parce que le continent a représenté 10% des 258 millions de personnes concernées par le phénomène en 2017.

C’est pourquoi la banque invitera les 400 participants de tous bords et de tous pays à proposer « des actions concrètes pour relever les défis de la migration et renforcer la résilience dans 21 pays africains dits en situation de fragilité ».

Panafricanisme au Mali : Où en est-on aujourd’hui ?

L’Afrique est un continent d’histoire et de luttes acharnées pour la liberté, l’égalité et l’indépendance. De la nécessité de faire converger les efforts pour le salut commun, un concept est né : le panafricanisme. Que reste-il au Mali aujourd’hui de ce qui a été mûri avant même les pères des indépendances ?

« Nous devons maintenant nous unir où périr », disait Kwame Nkrumah en 1963 à Addis-Abeba, à l’occasion de la fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cette citation, comme une prophétie, est plus que jamais une urgente interpellation. Promouvoir l’unité et la solidarité africaine, avec une vision sociale, économique, culturelle et politique d’émancipation des peuples, est le socle du panafricanisme. « Le mouvement est né d’une certaine atmosphère et il a été porté par un enthousiasme populaire et la forte volonté politique de certains leaders. Mais 55 ans après la création de l’OUA, il n’y a pas eu  de projets forts alimentés par l’élan donné en 63 », explique avec mélancolie Gaoussou Drabo, ancien ministre de la Communication et des nouvelles technologies et membre de la Haute autorité de la communication (HAC).

Pourtant, les icônes des indépendances comme Kwame Nkrumah du Ghana,  Modibo Keita du Mali, Sékou Touré de la Guinée pensaient avoir balisé le terrain pour la jeunesse africaine. Le Mali dans sa Constitution a toujours affirmé « son attachement à la réalisation de  l’Unité africaine », mais ce sont plutôt le spleen et l’idéalisme qui ont pris le pas sur l’action. De la flamme d’hier, Gaoussou Drabo « ne vois pas ce qui reste » aujourd’hui. « Il y a de l’héritage dans les idées, mais pas dans la réalité. Or quand les idées ne s’appuient pas sur des réalisations visibles et symboliques, cela pose problème », analyse-t-il, suggérant de commencer par un partage des objectifs économiques, comme ce fut le cas pour l’Union Européenne avec la Communauté européenne du charbon et de  l’acier (CECA). « Si on obtient le libre échange sur le continent africain et  que les économistes le développent selon les principes de la complémentarité, cela sera formidable », affirme Gaoussou Drabo, saluant l’exemple de la CEDEAO.

L’arrivée à la tête de l’Union africaine du Président rwandais est vue par certains comme le début d’une nouvelle gouvernance et des réformes nécessaires au bien-être du continent. « Ce que le Président Paul Kagamé est en train d’élaborer devrait permettre à l’UA de se prendre financièrement en charge au plan administratif », espère l’ancien ministre.

La relève ?

Malgré les désillusions, des voix très intransigeantes, comme celles de Kémi Sèba, Président de l’ONG Urgences panafricanistes et de nombreux jeunes maliens, chérissent « la seule voie qui sortira l’Afrique de l’ornière », selon Mahalmoudou Wadidié, membre du Mouvement fédéraliste panafricain (MFP). Celui-ci organise du 24 au 26 mai à Bamako la 2ème  conférence du Comité d’initiative régionale (CIR)  – Afrique de l’Ouest, sur le thème : « États africains unis dans moins d’une génération : Quelles actions de la jeunesse malienne ? », qui participe à la célébration de la Journée de l’Afrique, le 25 mai. « Nous pensons que cela sera l’occasion de faire parler la jeunesse pour qu’elle prenne conscience de son devoir de relève et formule des propositions pour le plan d’action », explique Mahalmoudou Wadidié. Sa vision est basée sur « une Afrique nouvelle, unifiée, pacifique, libre, démocratique et prospère, occupant sa juste place au sein de la communauté des peuples et du concert des Nations », les États Africains Unis (EAU), avec une gestion de la base vers le sommet. Il s’agira pour le mouvement d’organiser dans chaque pays africain un referendum invitant les citoyens à voter pour ou contre l’adhésion à la Fédération de leur État. « En décembre 2018 est prévue au Ghana une rencontre pour l’harmonisation des textes et une vision commune de la démarche, et, en octobre 2019, un grand congrès doit définir l’organisation du referendum », informe le natif de Tombouctou. Car il estime que l’Union africaine, financée encore par des fonds occidentaux est « sous contrôle et limitée. On peut s’inspirer de ce qu’ils ont fait. Il faut prendre l’avis des peuples pour le salut de l’Afrique, qui n’existera que dans l’union », philosophe Mahamadou Wadidié.

Le pari d’une Afrique unie, indépendante et respectée est à gagner. Le Mali, sous assistance internationale, devrait être plus que jamais conscient de la nécessité du panafricanisme, seule voie pour que les peuples africains aient réellement la maitrise de leur destin.

Libye : indignation et mobilisation sur le sort des migrants réduits en esclavage

C’est au cours d’un reportage diffusé cette semaine  sur la chaîne américaine CNN que le monde s’est vraiment rendu compte de l’existence d’un trafic d’êtres humains en Libye. Les migrants y sont vendus comme esclaves alors que ces derniers ont fui des conditions de vie difficiles. Ces images ont suscité de vives réactions qui ont entraîné une vague de mobilisations.

Une vérité éclate au grand jour ! Depuis le début de la semaine, c’est le monde entier qui est stupéfait de la situation des migrants en Libye. Le pays est l’une des étapes incontournables pour atteindre l’Europe via l’Italie. Autrement dit « l’eldorado » tant fantasmé. Pourtant, leur sort est connu depuis assez longtemps, mais le voir et l’entendre a provoqué un électrochoc. Cela a pu se produire à la suite d’un reportage réalisé par deux confrères de la chaîne américaine CNN. Ce qu’on y voit ? Des migrants d’Afrique sub-saharienne réduits en esclavage et vendus aux plus offrants. Les sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (soit environs 285 000 francs CFA)

« Qui a besoin d’un mineur ? C’est un mineur, un grand homme fort, il va creuser », assure un passeur. Voilà ce que l’on peut entendre dans les images diffusées par CNN.

 

Les instances internationales

L’Union africaine, par la voix du Président en exercice, Alpha Condé, s’est indigné de la situation. « J’invite instamment les autorités libyennes à ouvrir une enquête, situer les responsabilités et traduire devant la justice les personnes incriminées et à revoir les conditions de détention des migrants », exhorte le Président guinéen. « Ces pratiques modernes d’esclavage doivent cesser et l’Union africaine usera de tous les moyens à sa disposition pour que plus jamais pareille ignominie ne se répète », prévient M. Condé.

Zeid Ra’ad Al-Hussein, le Haut Commissaire des Nations unies (ONU) aux droits humains n’a pas hésité à qualifier d’« inhumaine » la coopération de l’Union européenne avec ce pays. Cet « esclavage des temps modernes » est un « outrage à la conscience de l’humanité », a-t-il poursuivi.

Manifestations devant les ambassades libyennes

Du côté de la société civile, on assiste à des élans de mobilisations aussi bien sur le continent qu’en Europe. « Non à la discrimination et au marchandage des migrants sub-sahariens en Libye », est l’intitulé de la conférence de presse qui s’est tenu, ce samedi 18 novembre, au sein des locaux de la Radio Libre de l’artiste engagée Tiken Jah Fakoly. Pour les circonstances, il était accompagné d’Ousmane Diarra, Président de l’Association Malienne des Expatriés (AME) et de Malick Konaté, porte-parole du mouvement Trop c’est trop.

Chez nos voisins guinéens, en plus du chef de l’État qui s’est exprimé, certains de ses concitoyens se sont levés pour se rassembler devant l’ambassade de la Libye à Conakry.

En France, également, des personnalités appellent à la mobilisation pour dénoncer ce fléau. À l’instar des chanteurs Mokobé et Cheick Tidiane Seck et de l’acteur Omar Sy.

La Libye est le piège qui se referme sur ces migrants en quête d’un « eldorado » qui s’apparente à un enfer, au vu de ce qu’ils subissent. Ces conditions déplorables, vécues par les migrants sub-sahariens, ne datent pas d’aujourd’hui. Des politiques avaient été mises en place pour sensibiliser les potentiels candidats à la traversée sur les risques encourus. Au Mali, la chanteuse Rokia Traoré n’a pas hésité à user de sa notoriété afin de prêter mains fortes à l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) ainsi qu’aux autorités italiennes lors de la campagne Aware Migrants. Son message, elle le diffuse à travers un clip vidéo tourné entre Bamako et Bruxelles. Nous sommes en 2016.

Des témoignages d’hommes et de femmes viennent renforcer le message de l’artiste. Ces derniers déplorent, entre autres, ce qui se passe dans un pays « frère ».

Cette nouvelle forme d’esclavage est possible, car les bateaux qui réussissent à franchir la Méditerranée sont de moins en moins nombreux. Ce qui fait que les passeurs se retrouvent avec des personnes « sous le bras ». Que faire alors ? Les vendre pour soutirer encore plus d’argent sur le dos de la misère humaine.

Chute de Mugabe : recueil de certaines réactions

Actuellement en résidence surveillée depuis ce mercredi 15 novembre 2017, la situation reste toujours confuse au Zimbabwe. L’armée est toujours aux commandes du pays et cette dernière refuse de parler de coup d’État. Du côté de la communauté internationale, les propos sont mesurés.

Un coup d’État qui ne dit pas son nom ? Dans les réactions de la communauté internationale, le terme semble banni du vocabulaire. Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est exprimé par la voix de la Première ministre, Theresa May. « Nous observons les développements en cours très attentivement. La situation est encore très mouvante », dit-elle. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a pu échanger au téléphone avec le vice-président sud-africain Ramaphosa. Il en est ressorti que « les Zimbabwéens doivent être en mesure de décider de leur propre avenir dans des élections libres et équitables, conformément à la Constitution. L’autoritarisme ne devrait pas avoir de place en Afrique », a-t-il déclaré sur Twitter.

 

L’Union européenne préconise le « dialogue » dans le but de conclure à une « résolution pacifique », par la voix d’une porte-parole des services extérieurs de l’UE. « Nous appelons toutes les parties concernées à passer de la confrontation au dialogue avec pour objectif une résolution pacifique« , affirme Catherine Ray, la porte-parole de l’instance européenne.

Les quelques réactions africaines

Force est de constater que le terme « coup d’État » a du mal à sortir, mais le président de l’Union africaine et de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, n’a pas hésité à dire le mot « tabou » pour parler de la situation du pays de l’un de ces prédécesseurs à la tête de l’organisation continentale. Le contexte « apparaît comme un coup d’État » et il exhorte les militaires à « se soumettre à la légalité constitutionnelle ». De plus, « l’Union africaine exprime sa grande préoccupation face à la situation qui se déroule au Zimbabwe, où manifestement des soldats tentent de prendre le pouvoir par la force », atteste Alpha Condé dans un communiqué de la présidence guinéenne.

Quant au président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, ce dernier se pose en médiateur de la situation zimbabwéenne. C’est auprès de ce dernier que le président déchu a déclaré à son homologue sud-africain, par téléphone, être détenu par l’armée. Dans un souci de clarté, le dirigeant a déployé une logistique sur le terrain. « J’ai pris la décision d’envoyer des émissaires sur place pour entrer en contact avec les chefs des forces armées qui ont mené ces opérations, mais aussi pour rencontrer le président Mugabe pour que nous ayons une vision plus claire de la situation au Zimbabwe », déclare-t-il lors d’un discours retransmis à la télévision.

 

 

 

 

CPI: Retrait du Burundi, un signal pour la Cour?

Le retrait, effectif depuis le 27 octobre, du petit pays d’Afrique australe aura-t-il un effet boule de neige ? C’est en tout cas ce que veut éviter la Cour pénale internationale. Si les deux autres pays (Gambie et Afrique du Sud) l’ayant préalablement annoncé y ont finalement renoncé, la CPI entend œuvrer pour renforcer la confiance en ses procédures et jugements. 

Bye-bye CPI

« Une victoire pour le Burundi », se réjouissait le 27 octobre, jour du retrait de son pays du statut de Rome qui institue la CPI, le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe. Au lendemain de ce « jour historique » des milliers de manifestants ont envahi les rues pour marquer l’évènement avec des pancartes à la main « Bye-bye CPI ». Le tribunal international créé en 2002 est chargé de juger depuis 15 ans les crimes les plus graves : génocides, crimes de guerres et crimes contre l’humanité. Depuis sa création, la CPI a eu à prendre en charge 23 affaires concernant 38 personnes mises en cause. 10 enquêtes sont actuellement en cours et ce que lui reprochent ses pourfendeurs, c’est que celles-ci ne concernent quasiment  que des pays africains.  Des mandats d’arrêt ont en effet visé des dirigeants africains, notamment le Soudanais Omar el-Béchir en 2009, Mouammar Kadhafi ou encore Uhuru Kenyatta et William Ruto du Kenya. La plus haute instance du continent, l’Union africaine avait même haussé le ton, menaçant, lors d’un sommet en 2017, d’un retrait massif des pays africains de la Cour.

Pour la présidente de la Cour, Silvia Fernandez de Gurmendi, il faut respecter « le droit de chaque Etat de ratifier le statut et de le quitter s’il le désire ». « Evidemment ce n’est pas bon pour la Cour que des Etats quittent le statut car elle a besoin du soutien de tous les pays du monde. Et la Cour avec les Etats et les Ong mettent tout en œuvre pour attirer plus de participants au statut parce que ce n’est qu’avec un traité universel que la Cour sera plus efficace » poursuit le magistrat qui travaille avec ses équipes à améliorer le fonctionnement de l’instance. Une tâche à plusieurs niveaux, « nous devons essayer d’améliorer la qualité du travail fait par la Cour dans ses enquêtes et poursuites. Ensuite, initier le dialogue avec tout le monde pour mieux faire connaître la Cour et son mode de fonctionnement mais aussi comprendre les besoins des Etats », explique-t-elle.

Raccourcir l’attente des victimes

Car, c’est d’abord pour elles et la défense de leurs droits que la CPI a été créée, aime à rappeler Mme de Gurmendi. Pour elles, « la question d’accélération des procédures et leur amélioration est une question centrale ». A ce jour, 13000 personnes participent aux procédures de la Cpi à travers des représentants légaux et elles ne peuvent aspirer à des réparations qu’à l’issue des procès, une démarche qui peut prendre des années. La célérité avec laquelle a été jugé le cas du Malien Al Mahdi Al Fakhi est en effet encore une exception dans les affaires traitées par la CPI. La réduction du délai que prennent les procédures est donc un défi pour l’équipe du procureur, la Gambienne Fatou Bensouda. « Les victimes attendent mais il est aussi très important pour le droit des accusés d‘accélérer les procédures », tient à préciser la présidente de la Cour. « Nous avons donc besoin de la coopération des Etats et de la communauté internationale », conclut-elle.

Sall et Boni à Ouagadougou ce vendredi

Le Président Michel Kafando et certains de ses ministres ont été libérés et sont rentrés chez eux, selon les putschistes qui annoncent que le Président de la Transition a été placé en résidence surveillé. Le Premier Ministre Zida reste quant à  lui en détention. Les tractations sont en cours pour tenter de ramener le pays dans la légalité et les présidents sénégalais et béninois sont attendus dans la capitale burkinabè pour entamer une médiation. « L’objectif à  cela est de parvenir à  un retour à  une vie constitutionnelle normale, à  la libération du président et du Premier ministre qui sont otages, et à  la libération de tous les ministres », a déclaré le ministre béninois des affaires étrangères, Saliou Akadiri, à  la télévision nationale. La garde présidentielle du Burkina Faso avait annoncé jeudi la dissolution du gouvernement de transition et la création d’un nouveau « conseil national pour la démocratie » dirigé par le général Gilbert Diendéré, bras droit de l’ancien président Blaise Compaoré. Un coup d’à‰tat militaire qui intervient alors que le pays s’acheminait vers des élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre, censées clore la transition ouverte après la chute de Blaise Compaoré il y a un an. Le général Gilbert Diendéré a promis d’organiser « rapidement » des élections prévues à  l’origine en octobre. « Mais nous pensons discuter de cela avec les acteurs qui sont concernés notamment les partis politiques et les organisations de la société civile », a-t-il ajouté. Le putsch a été unanimement condamné par la communauté internationale: l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, la Cédéao.

L’Afrique veut passer au vert

Le siège de l’Union Africaine à  Addis Abeba abrite depuis hier mardi le quatrième « Forum africain pour la révolution verte », qui doit donner une nouvelle impulsion à  la transformation de l’agriculture en Afrique. « Au-delà  du point de bascule : nouvelle vision et stratégies pour une transformation partagée et durable », c’est le thème de cette rencontre qui réunit les acteurs de l’agriculture africaine, y compris la société civile, les gouvernements et les entreprises. L’objectif essentiel est de bâtir un nouveau consensus pour la transformation de la production alimentaire. L’agriculture africaine et particulièrement les petits exploitants agricoles, doit se préparer à  faire face aux nouveaux défis pour la sécurité alimentaire posés par les changements climatiques. La rencontre d’Addis Abeba permettra d’identifier les investissements et actions nécessaires pour y parvenir. Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA,a observé que ce forum contribuait aux efforts déployés pour renforcer l’agriculture en Afrique et accroà®tre la productivité de ce secteur. Pour rappel, en juin dernier, la déclaration de Malabo avait été publié par l’UA, réclamant une accélération de la croissance agricole. Dans cette Déclaration, les chefs d’à‰tat africains ont appelé à  doubler la production alimentaire en Afrique, à  réduire de moitié la pauvreté et à  réaliser des progrès importants en vue d’éliminer la sous-nutrition infantile à  l’horizon 2025. « Ces objectifs représentent un renouveau de l’engagement politique, au plus haut niveau, en faveur d’une croissance dirigée par l’agriculture dans notre région », a déclaré la présidente de la commission de l’UA dans ses propos avant l’ouverture du forum AGRF. L’augmentation de la productivité alimentaire face aux changements climatiques, la promotion des investissements dans l’agriculture, l’augmentation des financements pour le développement agricole, et le soutien à  la modernisation des marchés des matières premières ainsi qu’à  la suppression des barrières commerciales intrarégionales sont au menu des échanges entre les participants à  cette rencontre. L’AGRA, le Fonds international pour le développement de l’ agriculture (IFAD) et la Confédération des syndicats agricoles d’ Afrique australe (SACAU) figurent parmi les principaux parrains du forum AGRF cette année.

UA : les grands chantiers de Malabo

Fonds monétaire africain Dans ces grands chantiers, un projet de protocole sur la création du Fonds monétaire africain est en gestation. Ce protocole sera soumis à  l’appréciation des présidents africains. En plus de ce projet, les leaders des pays africains doivent se pencher sur la Convention de l’Union africaine sur la Cybersécurité et le projet de Convention sur la Coopération transfrontalière (Convention de Niamey). L’implantation de lignes ferroviaires continentales à  grande vitesse figurent aussi au programme des discussions, des lignes qui devraient relier tous les grands centres économiques africains sur, environ 30 000km pour toute l’Afrique. Selon le commissaire de l’UA, El Ham Ibrahim, les Etats Africains ne doivent plus hésiter à  investir dans ces projets pour prétendre à  un développement durable :
«Il existe de belles opportunités pour que nous investissions notre propre argent et non celui des investisseurs hors d’Afrique. Des études ont montré que les pays africains ont investi trop d’argent à  l’extérieur du continent», lance encore El Ham Ibrahim aux journalistes. Le grand retour de l’Egypte Depuis quinze ans, l’Union africaine observe une règle stricte : à  chaque fois qu’un pays est frappé par un coup d’Etat ou un changement de gouvernement anticonstitutionnel, ledit pays est suspendu, il ne peut plus siéger à  l’UA. Or, en juillet 2013, chacun sait qu’en Egypte, ce n’est pas seulement la rue qui a renversé le président élu Mohamed Morsi ; l’armée a joué un rôle décisif. Et pourtant, onze mois plus tard, ce pays revient à  l’Union africaine par la grande porte, avec en tête l’ancien chef d’état-major de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, fraà®chement élu président. Pour justifier l’acceptation de ce retour express, les délégations africaines avancent deux raisons. Un : depuis les printemps arabes de 2011, il est des changements anticonstitutionnels qui rejoignent la volonté populaire, et qu’il est donc difficile de condamner. C’’est notamment la thèse du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui n’hésite pas à  dire que la doctrine de l’UA doit être affinée. Deux, et cela en découle : Abdel Fattah al-Sissi vient d’être élu à  une écrasante majorité. En somme, le peuple égyptien a choisi. Le Sommet de l’UA de Malabo va aussi discuter des conflits qui minent le continent, des conflits qui ont trop souvent freiné la vision continentale de la prospérité économique de l’Afrique.

A Malabo, l’’Afrique parle agriculture

Le 23è sommet de l’UA qui se tient à  Malabo, en Guinée à‰quatoriale s’est donc donné pour thème « L’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique ». En conclave depuis le 20 juin dernier, les ministres des Affaires étrangères ont mené la réflexion notamment sur la valorisation du secteur agricole sur le continent avec un accent particulier mis sur l’industrialisation et la commercialisation des produits agricoles. Des actions qui devraient permettre, d’après les spécialistes, de résorber le chômage en Afrique et de créer une valeur ajoutée pour nos économies. Dix ans après Maputo, nouvelle impulsion nécessaire Les chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissent quant à  eux à  partir de ce mercredi dont dresser bilan de leur politique agricole élaborée il y a dix ans, mais si peu suivie dans les faits. En effet, c’est en 2003, lors du sommet de Maputo, au Mozambique, que les pays africains s’étaient engagés à  consacrer au moins 10% de leur budget national au secteur agricole (agriculture, élevage et pêche). Seuls 5 pays ont respecté leur engagement de manière continue : Burkina Faso, Niger, Guinée, Sénégal, Mali et Ghana. Objectif donc de ce sommet, le deuxième qui se tient en Guinée Equatoriale, donner une nouvelle impulsion à  ce secteur essentiel de l’économie africaine, qui emploie deux tiers de la population du continent. Tous ces sujets ont été examinés par les ministres des Affaires étrangères africains lors de la 25è réunion du Conseil exécutif tenue lundi et mardi à  Malabo en présence du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et de plusieurs cadres du ministère du Développement rural. On notait aussi la présence de la présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Nkosazana Dlamine Zuma, et du représentant du secteur général des Nations unies, le Dr. Carlos Lopez. Au cours de leurs travaux préparatifs, les ministres des Affaires étrangères ont porté la réflexion notamment sur la valorisation du secteur agricole sur le continent. l’accent a été particulièrement mis sur l’industrialisation et la commercialisation de nos produits agricoles qui permettront, d’après les spécialistes, de résorber le chômage en Afrique et de créer une valeur ajoutée pour nos économies. La mécanisation et l’industrialisation de l’agriculture, dira le représentant du secrétaire général des Nations unies, Carlos Lopez, ont permis à  la Chine d’amorcer son développement socio-économique depuis quelques années déjà . l’Afrique doit suivre cet exemple. Pour Mme Zuma, présidente de la Commission de l’UA, l’industrialisation de l’agriculture en Afrique figure en bonne place dans l’Agenda 2063. Elle a également invité le Conseil exécutif à  aider la commission dans l’atteinte de ces différents objectifs. l’ouverture du 23è sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’U.A est prévue pour ce jeudi 26 juin en présence du président en exercice de l’UA, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, du nouveau président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. A la tête d’une forte délégation, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, participe à  la rencontre. Occasion de partager les expériences menées au Mali.

IBK au 22è sommet de l’UA : une entrée réussie…

Le 22ème sommet de l’Union africaine a vécu. Du 28 au 31 janvier dernier, la capitale éthiopienne a accueilli la grand-messe politique du continent. l’agriculture, la sécurité alimentaire et la mise en place d’une force d’intervention africaine étaient à  l’ordre du jour. Le NEPAD et le mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP) ont également retenu l’attention des chefs de l’à‰tat. Ce sommet africain revêtait un caractère particulier pour le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta. En effet, il participait pour la première fois en qualité de Président de la République à  un sommet de l’Union africaine. Une première qui a été un test grandeur nature pour IBK qui a fait l’objet de plusieurs sollicitations de la part de ses pairs. Ainsi il a eu des entretiens avec les présidents, Idriss Déby du Tchad, Macky Sall du Sénégal, Goodluck Jonathan du Nigéria, Jacob Zuma de l’Afrique du Sud. Les échanges qui ont été fructueux ont notamment porté sur le renforcement de la coopération entre le Mali et les différents pays concernés. Naturellement l’occasion a été saisie par le nouveau président pour faire le point de l’évolution sociopolitique tout en mettant en évidence les efforts inlassables entrepris par son gouvernement. Au nombre de ceux-ci, l’on peut noter l’organisation des Etats généraux de la décentralisation, les Assises nationales du Nord ainsi que les actions s’inscrivant dans le cadre des accords de Ouagadougou en vue de l’instauration d’un climat de paix. Outre les chefs de l’Etat, IBK a reçu deux autres importantes personnalités. Il s’agit de la Sud-africaine Kosazana Dlamini Zuma, la présidente de la commission de l’Union africaine, de la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires africaines, Madame Linda Thomas Grennfield. Si avec la première, il a salué les efforts de l’Union africaine pour la restauration de la démocratie au Mali, avec la deuxième le président malien a remercié les Etats-Unis pour le retour du Mali dans l’AGOA (African growth and opportunity act) et l’organisation d’un sommet USA-Afrique au mois d’août prochain. Ibrahim Boubacar Kéita a profité des différentes rencontres pour réitérer sa volonté d’ouvrer pour un dialogue entre tous les Maliens. Un dialogue dont les préalables, selon lui, demeure le désarmement et le cantonnement des groupes armés. « Le temps presse, nous avons un Etat à  reconstruire, une stabilité à  bâtir sur des bases saines et solides». Il est à  noter que l’honneur est revenu au président Ibrahim Boubacar Kéita de présenter, au nom de ses pairs, la motion de remerciement de ce 22ème sommet.

Ouverture du sommet de l’UA : la Centrafrique au coeur des débats

La 22è session du sommet de l’Union Africaine vient de s’ouvrir à  Addis Abeba dans la capitale éthiopienne en présence de plusieurs chefs d’états et de gouvernement. Si le sommet veut se pencher sur l’agriculture et le développement en Afrique, il y’a aussi sur la table, plusieurs crises qui frappent le continent, notamment l’instabilité chronique en Egypte, au Soudan du Sud et surtout, la Centrafrique, dont la transition est désormais dirigée par Catherine Samba Panza. Mardi, l’ancienne maire de Bangui, a réclamé officiellement l’envoi d’une force onusienne pour parer aux violences qui agitent Bangui depuis plusieurs semaines. Une demande que soutient le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine(CPS). « Nous devons apporter notre appui à  la demande formulée par la présidente de la transition en Centrafrique pour un déploiement rapide d’une force de maintien de la paix », a déclaré le président guinéen, Alpha Condé, qui préside le CPS. Et de poursuivre : « Nous devons être solidaires pour extraire ce pays de la spirale de la violence et éloigner le risque de génocide qui plane à  l’horizon ». A Bangui, ce sont les troupes françaises de l’opération Sangaris et la MISCA, la force africaine, qui tentent de sécuriser les populations menacées par les exactions entre anti-balaka et ex séléka. Selon Amnesty International, il y a eu en Centrafrique « plus de 1000 morts » depuis le 5 décembre, date d’une soudaine flambée de violences, indique son site internet, jeudi 19 décembre. Le dernier bilan de ces violences faisait état de 600 morts, dont 450 à  Bangui, selon l’ONU. D’après Amnesty International, la plupart des victimes ont été tuées lors de représailles de l’ex-rébellion Séléka à  Bangui, mais également dans les atrocités des milices d’autodéfense villageoises en province. Prévenir les conflits Que peut faire l’Union Africaine pour parer aux crises ou du moins intervenir rapidement en cas de conflits ? En perspective dans ce sommet, la Caric, la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises. Les chefs d’à‰tat vont tenter de sauver la face après avoir étalé leurs divisions depuis que l’idée d’une force d’intervention rapide a été lancée il y a un an. Enfin, les chefs d’Etats voteront aussi pour la présidence tournante de l’UA qui revient cette année à  la région Nord du continent. Très vraisemblablement, C’’est la Mauritanie qui devrait l’assumer pour l’exercice qui commence.

22è sommet de l’UA : « Transformer l’agriculture de l’Afrique… »

Le 22e sommet de l’UA qui se tiendra à  Addis Abeba, en l’Ethiopie aura pour thème « Transformer l’agriculture de l’Afrique: saisir les opportunités pour la croissance inclusive et le développement durable ». La rencontre des chefs d’Etat africains sera également précédée par la réunion des du Conseil exécutif, composé des ministres des Affaires étrangères des pays membres, les 27 et 28 janvier. S’adressant aux participants, le président de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a déclaré que l’accent serait mis sur les affaires intérieures de la Commission cette année pour mieux soutenir ses organes. « Nous devons construire une institution puissante, une institution qui conserve les meilleurs cerveaux et les professionnels qualifiés de l’Afrique. Afin d’apporter beaucoup de changements nécessaires et durables, nous nous pencherons sur les défis que la Commission fait face et les traiterons en conséquence », a-t-elle indiqué. Elle a souligné que le travail de la Commission de l’UA dans divers domaines serait orienté par le thème de l’Union: l’Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Mme Dlamini-Zuma a exprimé son inquiétude sur la situation sécuritaire en République centrafricaine et le Soudan du Sud. Le Conseil de paix et de sécurité, l’IGAD et la Commission de l’UA travaillent sans relâche pour forger une solution aux conflits. Nos efforts collectifs visent non seulement à  mettre fin à  l’effusion de sang, mais aussi à  s’attaquer aux causes récurrentes et profondes de ces conflits, dans le but de construire une paix durable et la stabilité, a-t-elle déclaré. Selon elle, les progrès réalisés au Mali, en Somalie et à  Madagascar doivent rendre les Africains plus déterminés que jamais à  réaliser l’engagement de l’organisation panafricaine à  mettre fin aux conflits en 2020.

UA : Pierre Buyoya encourage les « pourparlers inclusifs » avec le Nord

Après un bilan assez satisfaisant de l’implication de l’Union Africaine durant la crise politico sécuritaire au Mali, le représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a rencontré la presse. Pierre Buyoya rappelle d’emblée qu’après le transfert d’autorité de la MISMA (force africaine) à  la Minusma à  compter de Juillet 2013, le conseil de paix et de sécurité a jugé nécessaire de maintenir une présence de l’Union Africaine, pour accompagner le Mali… Sur 2013, l’UA a accompagné les différents acteurs de la sortie de crise et a participé à  plusieurs réunions du Groupe de Soutien et de suivi sur le Mali, sous l’égide de Nkosazana Dlamini Zuna, présidente de la Commission de l’UA. l’UA a aussi accompagné le processus électoral en déployant des observateurs pour les deux tours de la présidentielle et un expert électoral au près de la CENI. Accélérer les pourparlers inclusifs avec les groupes armés Homme de crise, ancien président du Burundi mais aussi militaire de carrière, Pierre Buyoya, sait de quoi il parle. Pour celui, qui a géré deux périodes transitoires post crises, au Burundi entre 1993 et 2003, le Mali peut être cité comme une exception : « Jamais un pays n’est sorti aussi vite d’une crise consécutive à  un coup d’Etat », a d’emblé réitéré le diplomate. Il faut donc avant toutes critiques, saluer cela mais aussi, encourager ces Accords de Ouagadougou, dont l’application intégrale, tarde, sur le cantonnement, le désarmement, la démobilisation des groupes armés et la suite des négociations. A cet égard, parlons plutôt de pourparlers inclusifs entre autorités maliennes et groupes armés aux positionnements divers : « La situation sécuritaire dans le nord demeure précaire et constitue une source de préoccupation », a admis Buyoya, convaincu qu’il faut accélérer le dialogue inclusif, grâce à  l’appui de la communauté internationale, la Commission vérité et justice ou encore les foras intercommunautaires prévus. Sur les rencontres exploratoires qui ont eu lieu à  Alger avec des représentants du MNLA et du HCUA, Buyoya estime qu’il ne faut pas faire d’opposition entre Alger et Ouagadougou mais ouvrir toutes les portes au dialogue avec les groupes armés du nord. Le rôle de la Misahel Quant à  la Misahel, cette mission qui s’inscrit dans la continuité du processus de normalisation au Mali, elle a plusieurs missions dans notre pays. D’abord appuyer le processus de réconciliation nationale en chantier au Mali et parvenir à  l’application intégrale des Accords de Ouagadougou. Trois axes intéressent la mission : la sécurité au sahel, la gouvernance, et le développement, imbriqués l’un dans l’autre et qui sont à  la source de l’instabilité au Sahel, rappelle Pierre Buyoya, qui cite aussi la pérennisation du processus de décentralisation. Le volet Droits de l’homme, vise aussi l’aspect humanitaire et pour cela 20 observateurs des droits de l’homme sont déployés dans le nord du Mali. En tant que militaire, Pierre Buyoya a évoqué le dossier des réformes militaires et l’accompagnement de l’UA à  cet égard, des réformes d’autant plus nécessaires que le Sahel reste confronté à  toutes les menaces terroristes et rebelles. Pour Buyoya, ce sont surtout des questions de développement qui sont à  la base des conflits, trafics de drogue et terrorisme dans cette zone sensible.

Dileita Mohamed Dileita ( UA) : « Il faut renforcer le débat démocratique au Mali »

Que ce soient les présidentielles ou les législatives, le débat démocratique n’est pas encore véritablement ancré au Mali et les candidats dans notre pays, se livrent rarement à  de vraies joutes électorales pour expliquer leur vision et leur programme politique au peuple, préférant d’autres modes de campagne ou la proximité.Cela explique t-il le faible taux de participation de moins de 30% pour ce premier tour des législatives ? Mohamed Dileita, chef de la mission d’observation de l’Union Africaine, qui a rendu ses conclusions ce mardi, nous donne son point de vue. Journaldumali.com : On a constaté un faible taux de participation au premier tour des législatives, pourquoi selon vous ? Dileita Mohamed Dileita : Le peuple malien attendait un message fort après les présidentielles. Les Maliens voulaient un président, ils l’ont eu. Aujourd’hui quand on regarde ces législatives, et la configuration des listes, on voit que les Maliens ne sont pas trop intéressés par cette élection. Malgré tout, elle est importante, alors, je suis d’avis, qu’un certain nombre de réajustements doivent être faits au niveau de la représentativité des partis politiques. Et ce qui manque par ailleurs ici, c’est le débat démocratique. On voit des candidats sur les listes qui disent tous les mêmes choses alors que le peuple veut voir l’affrontement politique. Journaldumali.com : Avez vous rencontré les partis politiques pour leur mentionner ces constats ? Dileita Mohamed Dileita : Nous avons eu des réunions avec certaines formations. Mais avant toute chose, il fallait rétablir les institutions après la crise. Nous avons soumis tout cela au Président Keita que nous avons rencontré. Et je pense que les propositions d’amélioration viendront après. Les délais étaient courts, il fallait tenir ces élections. Personne ne pouvait imaginer que tout ce processus se ferait, y compris les partis politiques qui disaient qu’ils n’étaient pas prêts; Mais les choses avancent au Mali. Journaldumali.com : Justement que pourrait-on renforcer entre les deux tours pour faire en sorte que le taux de participation augmente ? Dileita Mohamed Dileita : Il faut une plus grande mobilisation des partis politiques. De la société civile et au niveau des médias, faire comprendre aux citoyens que ces élections sont cruciales et qu’ils soient disponibles pour aller massivement aux urnes. Je pense que les partis politiques n’ont pas vraiment mobilisé les foules. Journaldumali.com : Dans vos conclusions d’observation, vous avez mentionné le fait que la campagne ait été morose ? Pourquoi ? Dileita Mohamed Dileita : Nous avons l’habitude des campagnes, mais on sentait le manque d’activités à  Bamako. Alors qu’on préfère lorsqu’il y a confrontation des programmes, des idées. Rien de tout cela. Et c’est pourtant ce que les citoyens attendent. Il faudra renforcer cela. Maintenant que le processus est amorcé, il faut évoluer vers cela. Le Mali est un cas unique de consensus, mais je pense que le peuple malien a voulu cela. Dans cette élection, il faut aussi rendre hommage aux gens du nord qui ont montré que les élections sont importantes pour eux. Aujourd’hui à  Kidal, il y a eu des élections. Nous avions 6 observateurs dans cette zone, et qui ont été accompagnés par ceux des droits de l’hommes. Nous sommes d’ailleurs la seule organisation internationale à  avoir mis des observateurs dans toutes les régions du Mali.

De l’urgence du redéploiement de l’administration au Nord du Mali

La réunion se tenait au même moment que les Assises du Nord samedi 2 novembre 2013. 6è du genre, cette réunion des Amis du Mali, ou Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, a débuté samedi à  Bamako sous de bons auspices.  » En effet, dira, Mme NKosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’UA, en visite dans notre pays, beaucoup a été fait depuis la dernière réunion, o๠le Mali se trouvait encore sous occupation des groupes armés jihadistes ». Appuyé dans ses propos par Kadré Désiré Ouedraogo, président de la CEDEAO, ils se sont tous deux réjouis des efforts faits pour libérer le Mali et permettre la tenue de l’élection présidentielle et le retour à  un ordre légitime; De fait, Pierre Buyoya, Représentant de l’UA au Sahel, se félicitera de la tenue prochaines des élections législatives prévue du 24 novembre au 15 décembre. Malgré tout, la situation demeure complexe au Nord, comme l’ont souligné les diplomates de la Minusma, qui comptent aujourd’hui environ 5000 hommes sur le terrain pour tenter de sécuriser ce Nord Mali en proie aux attentats, assassinats de journalistes et circulations de groupes rebelles armés jusqu’aux dents. La tâche s’avère difficile, la mobilisation des ressources et moyens logistiques est en cause. Appliquer les Accords de Ouaga C’est dans ce contexte sensible que les participants à  cette réunion ont appelé à  la mise en œuvre intégrale des Accords de Ouagadougou, pour assurer le rétablissement de l’autorité de l’Etat à  Kidal, nœud gordien de la souveraineté du Mali dans cette zone de non droit. Consternés par la mort des deux journalistes français Claude Verlon et Ghislaine Dupont, les Amis du Mali, demandent une accélération du redéploiement de l’Administration malienne à  Kidal et dans les autres régions nord du pays. Afin de permettre son développement et ramener les déplacés dans leurs domiciles, la situation humanitaire étant alarmante dans les camps de réfugiés voisins. Pour les moyens sur le terrain, le groupe de soutien est conscient des besoins , mais précise Hervé Ladsous, Secrétaire Général adjoint en charge du maintien des Opérations de Paix,  » Il y a une montée en puissance de la Minusma qui a évidemment besoin de plus de logistique et d’hommes ». Sécuriser une zone telle que le Nord Mali et dans une large mesure, le Sahel, relève de l’impossible, glisse un diplomate en sourdine. Cela dans un contexte o๠Serval est entrain de réduire ses effectifs au Nord du Mali. Renforcer la coopération sécuritaire, et opérationnaliser l’architecture Africaine de Paix et de sécurité dans la région sahélo saharienne, demeure le défi pour les partenaires du Mali que sont la Minusma, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO. Du côté du Mali, comme le dira Mohamed Aly Bathily, ministre de la justice, tous les efforts seront faits dans le sens du dialogue, quitte à  libérer d’autres prisonniers du MNLA, si besoin était. Mais le dialogue est-il toujours une stratégie viable ? La mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon vient souligner à  quel point le septentrion malien est devenue la poudrière du Sahel…

La 5e réunion du groupe de soutien et de suivi de l’UA parle réconciliation

Cette rencontre sous la présidence du Président malien par intérim Pr Dioncounda Traoré, s’est tenue juste après la cérémonie de transfert de la Misma à  la Minusma au CICB. Cette réunion se tient à  un moment décisif du processus de sortie de crise au Mali. Cette rencontre portera essentiellement sur l’examen du processus de réconciliation au Mali. Cette rencontre portera essentiellement sur l’examen du processus de réconciliation au Mali. Selon le président Dioncounda Traoré, C’’est l’occasion de passer en revue le chemin parcouru. « Depuis la dernière réunion à  aujourd’hui, des progrès remarquables ont été enregistrés sur le plan économique et sécuritaire. D’abord au plan économique, avec la réunion de Bruxelles tenue le 15 mai dernier, qui a fait des projections de relance économique et de développement du Mali. Au plan sécuritaire, il y a eu des avancées notamment concernant la stabilisation du pays mais aussi la consolidation de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays grâce à  l’accord préliminaire à  l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali signé le 18 juin à  Ouagadougou » affirme M.Traoré. Quant au ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Tiéman Hubert Coulibaly, parlant de l’accrod, il dira que : « cela a permis le retour de l’administration et des forces armées et de sécurité maliennes à  Kidal et l’instauration d’un climat de confiance qui elle-même doit faciliter le retour des populations déplacées et refugiées ». « Nous sommes presqu’au sortir de cette crise au Mali. La voie du dialogue est la seule capable d’une paix durable. Les voies et moyens sont dégagés pour y arriver » ajoute-t-il. l’organisation des élections a été également l’un des points clés abordés. Le gouvernement avec l’aide de la communauté internationale s’attèle à  la préparation et à  l’organisation des élections présidentielles du 28 juillet. Ces élections que tout le monde veut transparentes et crédibles doivent parachever la période de transition gouvernementale. La Minusma qui vient de débuter sa fonction ce 1er juillet sera aussi au C’œur des événements. « La Minusma est la troisième plus grande mission de maintien de la paix de l’ONU. Elle aura de grands défis à  relever au Mali, notamment sécuritaire, économique et social. La mission va fournir des logistiques et sera présent pour assurer la sécurité afin que le peuple malien aille aux urnes sans crainte » a affirmé Hervé Ladsous, représentant du secrétaire général de l’ONU et chef du département des opérations de maintien de la paix. Le processus politique et le processus de réconciliation sont enclanchés. Ramtane Lamamra est le commissaire à  la paix et à  la sécurité de l’Union africaine. Selon lui, il exprime le plein appui de son institution aux autorités de transition et les exhorte à  redoubler d’efforts en vue de la tenue dans les délais annoncés d’élections libres, transparentes et crédibles. l’UA salue les efforts déployés par l’ensemble des partenaires en vue de mobiliser les ressources nécessaires au bon déroulement des élections, soulignera-t-il avant d’annoncer que son organisme déploiera des observateurs, en coordination avec la CEDEAO et qu’elle apportera un soutien financier et technique au processus électoral. D’ores et déjà , une mission de l’UA est à  pied d’œuvre et de nombreux autres observateurs la renforceront sous peu. La rencontre s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, du commissaire de l’Union africaine en charge de la paix et de la sécurité Ramtane Lamamra et du représentant du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUSMA Bert Koenders. La 4e réunion du groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali, qui regroupe des organisations comme l’Onu, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), s’est tenue le 19 avril de l’année en cours à  Bamako. Cette réunion avait été consacrée, entre autres, à  l’examen de l’évolution du processus politique et de réconciliation dans ce pays.

MISMA : pluie de contributions à Addis Abeba

Démarrée ce mardi matin, elle a pour objectif de mobiliser des fonds pour le financement de l’opération de reconquête et de sécurisation du territoire malien. Voici la liste des contributions annoncées, comme transmise par Alassane Diombélé, attaché à  l’ambassade du Mali en Ethiopie: Nigeria 5 millions de dollars Bénin 2 millions de dollars Bahreà¯n 10 millions de dollars à‰thiopie 5 millions de dollars Gambie 1 millions de dollars Sénégal 2 millions de dollars Japon 120 millions de dollars Luxembourg 5.2 millions de dollars Canada 30 millions de dollars Italie 3.2 millions Tchad 1 million de dollars Allemagne 20 millions de dollars Tchad 2 millions de dollars Les Pays Bas 6.5 millions de dollars La Chine 1 million à  l’union africaine Ghana 3millions Côte d’ivoire 2 millions Guinée 1 million de dollars La Communauté à‰conomique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a quant à  elle annoncé 10 millions de dollars. Soit un total de 226 millions de dollars. La rencontre se poursuit actuellement, l’objectif étant d’un peu plus de 450 millions de dollars américains.

Début de la Conférence des Donateurs sur le Mali

Quelques heures après la libération de la mythique ville de Tombouctou, la communauté internationale est réunie à  Addis Abeba (Ethiopie) pour tenter de lever des fonds. Il s’agit de financer le laborieux déploiement de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali) destinée à  épauler puis prendre le relais du contingent français. Y participent des représentants de toutes les puissances mondiales, comme le Japon ou les Etats Unis mais aussi l’Union Européenne, avec en tête de file le ministre français des Affaires à‰trangères, Laurent Fabius. Ce dernier a annoncé en ouverture de cette rencontre que son pays fournirait une aide militaire logistique supplémentaire de 47 millions d’euros à  la force africaine au Mali et à  l’armée malienne. La France a déjà  dépensé plusieurs centaines de millions d’euros depuis le déclenchement de l’opération Serval, il y a un peu plus de deux semaines. 450 millions de dollars pour la MISMA « Le monde entier est réuni ici, c’est très bien pour le Mali », se réjouit le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly qui est dans la capitale éthiopienne depuis la semaine dernière et a pris part à  de nombreuses réunions sur la crise au Mali. Outre la France, de nombreuses autres promesses de contribution ont été faites. Tokyo s’est ainsi engagé à  verser 120 millions de dollars pour le Mali et le Sahel. Le pays a été impliqué malgré lui dans le conflit en cours au Sahel après la mort de dix Japonais quelques jours dans une prise d’otages en Algérie par des islamistes qui disaient agir en représailles à  l’intervention française. Les chefs d’Etat de l’Union africaine, réunis le week-end dernier à  Addis-Abeba, s’étaient mis d’accord pour financer 10% de la force africaine au Mali, soit 50 millions de dollars. La conférence des donateurs est chargée de trouver au moins 460 millions de dollars pour repousser les insurgés islamistes.

Discours de Dioncounda Traoré au 20ème Sommet de l’UA

Excellence, Monsieur le Président de la Conférence de l’Union, Excellences, Mesdames et Messieurs Chefs d’Etat et de Gouvernement, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Madame la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Mesdames et Messieurs les Commissaires de l’Union africaine, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs Ambassadeurs et Représentants des Coopérations bilatérales, multilatérales et internationales, Représentants des organisations de la Société civile, Distingués invités, Excellence Monsieur le Premier ministre d’Ethiopie, C’’est à  vous que nous adressons nos premiers mots, pour vous dire merci, pour dire merci au peuple éthiopien pour l’accueil chaleureux qui nous est réservé ici à  Addis-Abeba, dans la droite ligne d’une tradition connue et appréciée de tous. Permettez-moi également de m’incliner de nouveau devant la mémoire de votre illustre prédécesseur Meles Zenawi, trop tôt disparu mais que les livres d’histoire retiendront comme le catalyseur du projet d’émergence tant de l’Ethiopie que de l’Afrique. Ensuite, à  notre auguste assemblée nous voudrions adresser nos vœux personnels ainsi que ceux du peuple malien, à  l’entame d’une année que nous souhaitons de santé, de réussites et de paix. Pour chacun de vous. Pour chacune de vous. Pour tous nos peuples. Pour l’Afrique et pour tous ses partenaires du monde. Nous ne pouvons aller plus loin sans réitérer ici et solennellement, nos remerciements et notre reconnaissance à  tous ces avocats passionnés de la cause malienne qu’ont été, tout le long de cette tragédie que nous vivons, Nous voulons citer : – Son Excellence le Dr Thomas Yayi Boni, Président sortant de la Conférence des Chefs d’Etat ; – Son Excellence Alassane Ouattara, Président en exercice de la CEDEAO ; – Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré et son Excellence Monsieur Johnatan Goodluck, respectivement médiateur et co-médiateur de la crise malienne. Des pays frères ont envoyé leurs soldats combattre aux côtés de l’armée malienne dans sa tâche de reconquête des régions du Mali occupées en 2012, par l’actionnariat mafieux de l’argent sale du narcotrafic, du terrorisme international agissant sous le masque de l’Islam. Merci donc, Président Thomas Yayi Boni, Président Blaise Compaoré, Président Nkuruziza, Président Alassane Ouattara, Président Mahamadou Issoufou, Président Johnatan Goodluck, Président Idriss Deby, Président Faure Ngnassingbé, Président Macky SALL. Dites à  vos peuples que le Mali saura se souvenir de cette solidarité. Elle n’a pas de prix. Pour nous, elle a valeur de pacte de sang. Soyez également remerciée, Mme Nkosasana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine. Votre souci du Mali est attesté de tous et votre engagement est pour nous une source de réconfort toujours renouvelée. Permettez qu’à  travers vous, nous félicitions vos collaborateurs qui, au sein de la Commission que vous présidez, ont porté, sans faiblir, la question malienne dès les premières manifestations de la crise en fin 2011. Depuis, votre Commission n’a ménagé aucun effort, aucune réflexion, aucune déclaration en faveur du respect de l’intégrité territoriale du Mali. Elle a su appeler, avec le juste accent, à  une mobilisation à  la fois diligente et massive de l’Afrique et du monde pour soutenir le peuple malien dans la douloureuse épreuve qu’il traverse. Le Mali, jusqu’alors une référence de stabilité soudain prise dans la spirale de la guerre et de ses privations. Preuve, s’il en faut, de ce bel élan de solidarité : la rencontre de Bamako du 19 octobre 2012 qui, sous votre direction éclairée, a permis de partager et de valider le Concept Stratégique des Opérations, le CONOPS. Nous ne saurions clore le chapitre des remerciements sans vous demander, frères et sœurs d’Afrique, de vous joindre à  la nation malienne pour saluer les pays non africains qui sont aujourd’hui à  nos côtés. Saluons en particulier la France, saluons le Peuple français. Saluons le Président François Hollande pour sa lecture lucide de la crise malienne dont nous savons tous qu’elle porte les germes d’une menace sécuritaire mondiale. Saluons-les pour avoir accédé promptement et sans calcul à  notre requête d’assistance. Aujourd’hui, l’intervention déterminée de l’armée française a porté un coup d’arrêt à  la progression de notre ennemi commun, à  savoir le narco-térrorisme qui invoque Dieu mais qui agit comme Satan. Le geste fraternel de la France a permis, dans le respect de la légalité internationale, d’accélérer la mise en œuvre de la résolution 2085 des Nations-Unies, par la mobilisation de la CEDEAO, de l’Union africaine ainsi que de leurs partenaires C’’est aussi ce geste de la France qui a permis à  l’armée malienne de renouer avec sa noble vocation de défense de la nation et du territoire, et nous pouvons vous annoncer ici et aujourd’hui que l’armée malienne est de retour, et a repris le combat avec courage dans une confiance retrouvée. Elle sera devant. Elle ne sera pas derrière les troupes sœurs venues l’aider. Et toutes ensembles, les forces qui se battent contre nos agresseurs, progressent, avec détermination, dans le cadre d’une stratégie qui nous mènera, sans aucun doute, vers la victoire. Cette victoire, nous la voulons pour demain. Pas après demain. Parce que notre guerre à  nous n’est pas de tuer simplement parce que nous avons les armes pour le faire. Notre guerre C’’est d’enrôler nos filles et nos garçons à  l’école. Notre guerre C’’est de pouvoir mieux soigner nos populations. Notre guerre C’’est de pouvoir offrir à  nos citoyens des opportunités pour s’épanouir dans un monde globalisé qui n’attend pas les retardataires. Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Le Mali hélas en était arrivé très loin dans l’infortune en 2012. Au Nord, des régions entières avec tous leurs départements sous la coupe de leurs agresseurs, certains indépendantistes, d’autres dits jihadistes, mais tous terroristes, tous criminels. Au Sud une crise institutionnelle grave, avec ses agendas mesquins et inavouables, à  un moment o๠toute la concentration était requise pour sauver le pays. Les frayeurs continueront jusqu’aux premiers jours de 2013 o๠poussés par l’arrogance, les agresseurs tentèrent de forcer le destin. Avec les conséquences que vous savez : des conséquences désastreuses pour eux. A l’heure o๠nous vous parlons, nos forces nationales fortement aidées par leurs alliées françaises et africaines continuent d’infliger de lourdes pertes à  l’ennemi désormais en débandade. Gao et Tombouctou sont quasiment reconquises. Et parce que la peur a changé de camp, voici que des voix crient à  la croisade contre l’Islam. Voici qu’elles ramènent notre combat pour la liberté, la dignité et la paix à  une guerre par procuration de l’Occident contre des musulmans sans défense. Qu’on nous dise pourquoi personne n’a entendu ces voix, au moment o๠le Mali, pays musulman à  95%, avait besoin de la compassion et de la solidarité de ses frères en Islam ? Qu’on nous dise o๠étaient les donneurs de leçon qui n’ont pas entendu les sanglots de la petite Aicha violée, comme beaucoup d’autres, sous la menace des armes ? Qu’on nous dise o๠étaient ces donneurs de leçons le jour o๠un couple victime d’une justice inique et expéditive était lapidé à  mort soit disant pour adultère ? O๠étaient donc ces voix lorsqu’à  Aguel Hock des soldats de l’armée régulière malienne étaient égorgés par dizaines voici un an ? Qu’on nous dise, comme l’ont rappelé les oulémas de notre pays dans une belle unanimité, o๠étaient ces donneurs de leçons, quand par milliers, les Maliens étaient jetés sur les routes de l’exil et de la privation de la misère et de la désolation ? O๠étaient– ils ceux qui crient aujourd’hui à  l’holocauste quand les conquérants, de leur justice humiliante et mutilante, coupaient les bras de notre jeunesse, détruisaient les écrans de télé, écrasaient les écouteurs de téléphone et décrétaient que le football était haram ? Qu’on n’ajoute pas de grâce l’injure à  la blessure ! Le Mali ne mérite pas un tel mépris car il a vécu le joug terroriste dans sa chair, dans son âme, dans le viol de sa conscience et de ses femmes. Le Mali ne mérite pas ce mépris, parce que comme toutes les sociétés de culture, C’’est un pays de tolérance, d’humilité et de paix. Nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, qui prospère de la vente d’otages innocents et des ristournes de la drogue. Nous sommes en guerre pour notre existence. Nous sommes en guerre contre l’obscurantisme. Nous sommes en guerre contre un projet d’arriération imposé à  une terre qui est un creuset de civilisation. Au contraire, le plus grand tort à  l’Islam, ce sont nos agresseurs qui l’ont causé, semant le doute dans l’esprit de ceux qui sont nés dans l’Islam, dont les pères sont nés dans l’Islam et qui, pendant des générations successives, ont été pétris aux valeurs, aux vraies valeurs de l’Islam. Car les caveaux de saints démolis à  Tombouctou l’ont été au nom de l’Islam ! Car les coups de cravache donnés à  Gao l’ont été au nom de l’Islam ! Car les couples lapidés à  Kidal l’ont été au nom de l’Islam ! De quel Islam s’agit t-il ? En tout cas, pas celui du prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) qui n’a jamais converti par la force, qui n’a jamais humilié son prochain, qui n’a jamais rendu veuve, orphelin ou handicapé au nom de la seule loi du plus fort. Non, l’alliance entre la mauvaise foi et les barres de cocaà¯ne ne saurait être l’Islam, ne saurait être notre Islam. Notre Islam à  nous continuera d’être le respect de l’être humain et de sa dignité, la protection du voisin, du faible et de l’orphelin, la promotion de la paix et de la concorde, jamais le plaisir de verser le sang. Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Si grâce à  vous tous les perspectives sont bien meilleures aujourd’hui pour le Mali, tous les risques contre la paix et la concorde ne sont pas entièrement conjurés. l’ethnicisation du faux jihad, les stratégies de constitution des réseaux dormants du terrorisme dans les villes, et il faut le déplorer, l’amalgame et le délit de faciès peuvent donner lieu à  des exactions et des règlements de compte. Le Gouvernement du Mali ne tolérera les exactions et les amalgames. Du reste, il a ordonné une enquête dont nous tirerons toutes les implications. La dignité du soldat et l’honneur de notre armée commandent qu’ils soient les premiers à  suivre scrupuleusement les prescriptions de l’Etat de droit que nous avons pour ambition de bâtir. Et nous savons que chaque traitement extrajudiciaire des cas de collaboration présumée des populations locales avec les terroristes fait l’affaire de ces derniers. C’’est pourquoi, le Gouvernement du Mali, prenant au sérieux ces risques et soucieux de ne pas compliquer davantage la résolution d’une crise qui menace les fondements de la nation, n’a de cesse de mettre et l’armée et les groupes diffus contre toute atteinte aux droits humains. Et comme le prévoit la Feuille de route adoptée par le Gouvernement le 25 janvier et présentée au Parlement, de vastes campagnes seront menées dans le sens de l’apaisement. l’armée sera systématiquement et continuellement formée au respect du droit humanitaire et des droits constitutionnel des citoyens parce que nous la voulons une armée républicaine. Bien entendu, nous restons déterminés à  appliquer la loi à  tout soldat malien contrevenant aux principes de la République. Nous en appelons naturellement à  la prudence et au bon sens de tous. Car le contexte est favorable à  la désinformation et au sensationnel. Les forces du mal n’ayant plus d’autre possibilité que d’opposer les opinions publiques aux forces de libération. Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Si malgré nous, le temps est à  la guerre, nous préparons activement la paix. Notre main reste tendue à  ceux qui réalisent qu’il est encore temps de faire amende honorable, malgré tout le tort qui a été porté à  notre pays, à  notre sous région et à  notre région. Mais le dialogue inter-malien n’aura vocation ni à  confesser ni à  charger. Pour la stabilité de notre pays et la dignité de ses enfants, nous ne saurions donner de traitement préférentiel à  aucune ethnie en particulier ni stigmatiser de groupes spécifiques. Qu’on nous fasse seulement confiance, car les Maliens sont les premiers à  comprendre jusqu’o๠la réconciliation est impérative pour la survie de chacune de leurs communautés et de l’ensemble national, sans distinction d’ethnie. Du dialogue inter-malien dont les animateurs sont en train d’être repérés pour leur sagesse et leur lucidité, il est attendu tout simplement qu’il mène les Maliens, sans distinction d’ethnie, de sexe, d’âge et de religion vers le même but et la même foi. Cet important dispositif permettra de recueillir et de partager les enseignements de la grave crise que nous avons connue pour que nos cités soit mieux administrées, notre démocratie et notre capital social mieux consolidés. Ce pays reviendra parmi vous, jouant pleinement son rôle dans l’intégration africaine. Il était là  en 1963 comme une jeune nation forte de ses promesses et de ses espérances. Il sera là  avec vous en 2013 en tant que nation reconstituée pour fêter le 50è anniversaire de l’organisation continentale. C’’est cela notre mission historique en tant que Président et Gouvernement de Transition. Et pour la mener à  bien, nous avons encore besoin de votre solidarité, de vos conseils et de votre accompagnement. Mais le Sahel a prouvé sa grande vulnérabilité par sa pauvreté qui fait d’elle la proie facile du crime organisé. Nous ne couperons définitivement la tête des barons de la drogue, des terroristes doctrinaires autoproclamés de l’Islam qu’en concédant un investissement sans précédent pour le développement de cette zone grise aujourd’hui mais avec tout le potentiel pour être demain un havre de paix et de prospérité. A cet égard, tous les pays du Sahel, ceux qui connaissent aujourd’hui les tourments comme ceux qui en sont épargnés, sont logés à  la même enseigne. Car jamais les vases n’ont autant communiqué que dans cette partie du monde. La paix dans le monde est tributaire de la paix dans le Sahel qui crie son besoin de Plan Marshall pour que le binôme Paix et Développement produise les fruits attendus et protège le reste du monde des graves menaces que cette zone peut entraà®ner pour tous. Ce cri n’est pas le premier. Puisse t-il être le dernier et être entendu ! Vive l’Afrique unie et solidaire ! Vive l’Afrique partenaire respectée du monde ! Vive la Paix dans le monde ! Vive le France ! – MERCI BEAUCOUP ! – THANK YOU VERY MUCH ! – CHOUKRAN JAZZILEN ! – MULTO OBLIGADO ! – MUCHAS GRACIAS ! – ASANTE SANA !

L’Union africaine veut que l’OTAN déploie des troupes

En conférence de presse à  Ottawa, il a déclaré avoir « attiré l’attention » du premier ministre canadien, Stephen Harper, pour lui demander d' »intervenir pour que l’OTAN s’ajoute » à  la coalition internationale qui doit être formée, conformément à  une résolution de l’ONU adoptée à  la fin de décembre. « Si on fait la même lecture [de cette résolution], en réalité, l’OTAN se joindra à  nos forces africaines », a-t-il insisté, estimant que les « forces africaines ont montré le chemin ». Selon le président de l’Union africaine, également président du Bénin, la question malienne « dépasse le cadre africain », car « c’est une question de terrorisme et que ça relève de la compétence de la communauté internationale ». BESOIN D’UNE « COALITION GLOBALE » Ainsi, a dit M. Boni Yayi, l’Union africaine est « en train de formuler auprès des plus grands » décideurs de la planète le besoin de créer une « coalition globale » à  l’image de celle qui avait été formée en Afghanistan après le 11 septembre 2001. Pour s’assurer du succès de l’offensive militaire chapeautée par l’Union africaine, une « conférence internationale » va bientôt être organisée « pour décider qui fait quoi et quand », a expliqué Thomas Boni Yayi, ajoutant que « l’OTAN devrait y participer ». « Nous ne pouvons plus perdre de temps », a-t-il lancé. Le 20 décembre, l’ONU a approuvé le déploiement d’une force de militaires africains appuyée par les Occidentaux, sans préciser de calendrier mais en indiquant qu’il se ferait par étapes. Selon le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, l’intervention militaire pourrait être lancée au cours du premier semestre 2013.

Pierre Buyoya : « La crise malienne porte atteinte aux principes fondamentaux de l’Union Africaine…»

M. Buyoya a informé le Premier ministre de l’adoption par l’Union Africaine du Concept Stratégique et du concept d’opération pour l’intervention militaire dans le nord du pays. Il a souligné la centralité opérationnelle de notre pays dans les deux documents et la coordination du Groupe de Soutien et de Suivi de l’Union Africaine pour le Mali. Le Haut représentant a félicité le Premier ministre du consensus et de la mobilisation que les autorités maliennes ont su créer autour de la crise. «Â J’espère que les maliens mesurent la dimension de la mobilisation extraordinaire de la communauté internationale », a-t-il déclaré à  ce propos. Il a également réaffirmé la volonté de l’organisation continentale à  soutenir les autorités maliennes pour une sortie de crise rapide et durable. «Â La crise malienne porte atteinte à  tous les principes fondamentaux de l’Union Africaine et nous sommes engagés pour mobiliser davantage les organisations internationales et l’ensemble des partenaires pour leur adhésion au concept stratégique qui sera présenté au Conseil de Sécurité des Nations Unies », a-t-il expliqué. Concept Stratégique de la force Africaine Concernant les concertations nationales non souveraines, il a réitéré l’attachement et l’attente de la communauté internationale au dialogue entre les maliens. Dans ce sens, il a exprimé la disponibilité de l’Union Africaine à  assister les autorités maliennes. La visite du Haut représentant de l’Union Africaine à  Bamako s’inscrit dans le cadre d’une tournée qui le mènera à  Ouagadougou et à  Alger dans les prochains jours. Pour sa part, le Premier ministre s’est félicité de la nomination d’un homme d’expérience, empreint d’une grande sagesse comme Haut représentant dans la crise malienne. Il s’est dit heureux de pouvoir compter sur la perspicacité de son hôte pour mobiliser toutes les forces internationales autour du Mali. Cheick Modibo DIARRA a informé le Haut représentant de l’Union Africaine de la disponibilité imminente de la feuille de route du Gouvernement d’union nationale, de la tenue prochaine des concertations nationale et de l’organisation des élections. Le Chef du gouvernement a réaffirmé la volonté des autorités maliennes à  négocier avec les compatriotes égarés qui renonceraient à  la partition du pays tout en respectant en même temps le caractère laà¯c de la République. A ce sujet, il a annoncé la mise place prochaine du Comité national pour les négociations.

Mali-Intervention: l’Europe aux cotés de l’UA et de la CEDEAO

Alors que les troupes africaines affinent les derniers détails, à  Paris se prépare une réunion qui doit réunir dix ministres, Affaires étrangères et Défense, de cinq pays européens – France, Allemagne, Pologne, Italie, Espagne. Cette rencontre a lieu dans la foulée du sommet africain d`Abuja qui a proposé d`envoyer pendant un an une force combattante de 3.300 soldats africains au Mali pour reconquérir le nord du pays, aux mains de groupes islamistes armés. Cette décision a été entérinée ce mardi par l’Union Africaine. Urgence de la situation Les chefs de la diplomatie française et allemande, Laurent Fabius et Guido Westerwelle, avaient appelé le 10 novembre dernier l`UE à  soutenir le déploiement d`une force internationale au Mali face à  « l`urgence de la situation ». En réponse à  leur requête, un Conseil des ministres des Affaires étrangères doit se réunir le 19 novembre prochain à  Bruxelles, au cours duquel il sera question de la Mission européenne d`entraà®nement des forces africaines au Mali (EUTM-Mali). Cette dernière est prévue pour compter entre 200 et 400 militaires européens, et être opérationelle dès janvier, selon des sources françaises. Et « si l`Europe parvient par cette opération militaire au Mali à  renforcer les capacités africaines de reconquête du Nord Mali, ce sera une réalisation concrète de l`Europe de la Défense », souligne un conseiller de M. Jean-Yves Le Drian, ministre francais de la Défense . Il s’agira d`une « vraie opération militaire », affirme-t-on au Quai d’Orsay, même si ce sera une mission “non-combattante”. « Les Européens ne vont pas au conflit, ne vont pas tirer, même s`ils sont peut-être amenés à  devoir se défendre. Mais on est bien sur une optique militaire avec des gens qui seront armés, sur un territoire étranger pour stabiliser et reconquérir le nord d`un pays », dit encore ce conseiller. Il ne manque plus que l`aval du Conseil de sécurité de l`ONU pour que se concrétise l’intervention militaire tant attendue. La decision devrait être officialisée fin novembre ou début décembre. Les pays de l’Afrique de l’Ouest ont insisté ce mardi sur le fait que l’armée malienne et les pays de la zone étaient « prêts » pour cette opération. « Lorsque l’Onu donnera son feu vert, le déploiement pourra commencer immédiatement », a affirmé Kadré Désiré Ouedraogo, président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). En dépit du volontarisme affiché, de nombreuses questions subsistent sur les délais nécessaires à  la mise sur pied de la force, sur sa composition, et sur le consensus réel des pays de la zone concernant la nécessité d’une intervention armée au Mali. Puissance régionale incontournable mais réticente à  une intervention internationale à  ses portes, l’Algérie a indiqué mardi soir qu’elle prendrait « les mesures appropriées » pour assurer la défense de ses intérêts et la protection « maximale » de ses frontières qui seront fermées en cas d’intervention.

Edito : Mali, branle-bas de combat !

D’abord la visite la semaine dernière du Président par intérim au Qatar, un voyage destiné, à  rallier le Qatar, accusé de financer les islamistes, à  la cause du Mali. Imperturbable, Dioncounda Traoré, ne laisse rien paraà®tre de l’angoisse qui habite beaucoup de Maliens. On pourra s’irriter de ce calme qu’affiche le président par intérim en toutes circonstances, mais C’’est oublier le lynchage par lequel il est passé et qui l‘oblige à  une certaine réserve désormais. Car malgré les appels au secours des ressortissants du nord, sous le joug des islamistes, le gouvernement joue la carte de la pondération. «Â Le Mali peut-il s’engager dans une guerre irréfléchie, il faut d’abord être prêt pour se lancer dans une guerre», commente un observateur. Et puis, il y’a l’Union Africaine, déterminée à  accélérer la transition malienne fixée elle à  12 mois. Face au trio (Dioncounda, Cheick Modibo, Sanogo), de nouveaux personnages entrent en scène. Pierre Buyoya, Haut représentant de l’UA pour le Sahel. Une promesse de Dlamini Zuma. Et plus surprenant,l’ancien président de la transition guinéenne, le Général Sékouba Konaté, dont le goût pour le pouvoir serait faible . Nommé et attendu à  Bamako ce lundi, on lui prête des qualités d’homme réfléchi, posé et convaincant. Arrivera t-il à  accorder ses violons avec l’imprévisible capitaine Sanogo ? Chargé en tout cas de rendre opérationnel les contours de l’intervention militaire, Sékouba Konaté devra user de tact face à  des hommes déterminés à  garder le contrôle sur l’offensive malienne. Nul n’ignore comment, face un Dadis de plus en plus incontrôlable, Sékouba Konaé a fini par accepter l’idée d’écarter l’ex président du CNDD. Aussi faire accepter l’arrivée de troupes étrangères, sans heurter la fibre nationale meurtrie de nos soldats, voilà  la nouvelle mission du Général guinéen. Avec l’aide de hauts stratèges, de responsables militaires de l’UA, il leur faudra livrer un schéma opérationnel, en accord avec le Mali avant de le soumettre au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Désormais la transition, n’appartient plus au Mali seul. C’’est l’Afrique qui se mobilise et n’en déplaise au capitaine de Kati, retranché dans sa tour, après avoir usé de toutes les voies de négociations, le recours à  la force sera inévitable.

La crise malienne vue par l’Union Africaine

Cette rencontre d’une journée vise à  échanger et à  « identifier des « solutions » à  la crise marquée par l’occupation des trois régions nord du pays par des groupes armés , a indiqué le gouvernement malien dans un communiqué annonçant la rencontre. Une source proche de la rencontre a pour sa part affirmé qu’il va s’agir, au cours des heures de travaux, de débattre et d’adopter une série de mesures politiques, sécuritaires et militaires préconisées dans le concept stratégique de l’UA. Ce concept vise à  compléter harmonieusement la planification militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui envisage le déploiement d’une force armée de 3.300 hommes dans le pays, a-t-on ajouté de même source. Prendra part à  la rencontre, la nouvelle présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, qui est arrivée dès mercredi matin à  Bamako, en compagnie du représentant spécial du gouvernement chinois chargé des affaires africaines, M. Zhong Jianhua. La réunion se tiendra au Centre international de conférence de Bamako (CICB), en présence des représentants des sept pays voisins du Mali, à  savoir l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Des représentants du Nigeria, du Tchad, de la Libye, de l’Espagne, de l’Allemagne et du Japon ainsi que des experts de la CEDEAO, de l’Union Européenne , des pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu, de l’Onu et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sont également attendus. Une crise institutionnelle provoquée par un coup d’Etat militaire a été mise à  profit par des groupes armés qui se sont emparés en mars et avril des trois régions nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal) et d’une partie de la région de Mopti (centre). Le 21 septembre, les autorités transitoires maliennes ont sollicité du Conseil de sécurité le déploiement d’une force internationale sous mandat de l’Onu afin d’aider le pays à  recouvrer son intégrité territoriale et à  lutter contre le terrorisme. En réponse à  la requête présentée par la France, le Conseil de sécurité a voté le 12 octobre une résolution préconisant le renforcement des capacités de l’Armée nationale, la tenue d’éléctions et le dialogue avec les groupes armés maliens non violents. Le Conseil a toutefois réservé son feu vert pour le déploiement d’une force internationale sous mandat de l’Onu, liant son accord sur ce point à  un plan détaillé d’intervention devant lui être présenté dans les 45 jours par l’UA et la CEDEAO.

Bamako accueille Mme Zuma !

La toute nouvelle présidente de la Commission de l’Union Africaine a foulé le sol malien ce mercredi. Accueilli par Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des Affaires étrangères du Mali, celle qui a à  coeur de moderniser l’institution panafricaine s’est dit heureuse de visiter le Mali :  » Cette visite est d’une importance cruciale parce qu’il faut aujourd’hui ramener la paix au Mali et l’intégrité territoriale. L’Union Africaine entend discuter et accompagner le Mali dans cet objectif. Le Mali doit renouer avec la démocratie, organiser des élections et stimuler la bonne gouvernance. » Plusieurs fois décriée, l’institution que dirige désormais Mme Zuma, a un un grand rôle à  jouer, ce que la présidente entend défendre : « Je suis très touchée que mes pairs m’aient choisi pour diriger la Commission en tant que femme et aussi parce qu’aujourd’hui, il faut que le monde entier reconnaisse que l’Afrique a des hommes et des femmes talentueux, une responsabilité égale aux autres pays dans la gestion des crises qui la touchent. Sur la Réunion du 19 Octobre du Groupe de Suivi et d’action de l’Union Africaine sur la crise malienne et à  laquelle prennent part de nombreuses personnalités, Mme Zuma s’est voulu claire : « Le Mali est un grand pays. L’Union Africaine ne souhaite pas voir ce pays coupé en deux. C’est surtout une question cruciale de Paix pour l’Afrique et pour le reste du monde ». Pour Mr Zhong Tian Hua, le Représentant du gouvernement chinois en charge des Affaires Africaines, arrivé en même temps que Mme Zuma, la Chine qui est un partenaire à  la coopération de longue date, s’intéresse à  la crise malienne. Et le pays apportera tout effort nécessaire à  la résolution de la crise. Vendredi, le président du Nigéria, Good luck Jonathan est attendu à  Bamako.

19ème sommet de l’Union Africaine: l’espoir d’un consensus ?

Le 19e sommet de l’Union africaine qui se tiendra au siège de l’institution à  Addis Abeba en Ethiopie, est celui de toutes les attentes. C’’est au cours de cette autre assise panafricaine que devra être désigné le prochain président de la commission de l’Union africaine pour les 4 prochaines années. Pour l’heure, le président sortant le Gabonais Jean Ping, et l’ancienne ministre des affaires étrangères de l’Afrique du sud, Nkosazana Dlamini Zuma, se disputent âprement le poste. Le président sortant de l’Ua a fait ses preuves durant son premier mandat. Mais, l’Année 2011 a mis à  rude épreuve la capacité de Jean Ping à  gérer et à  résoudre les crises, notamment la crise Libyenne. Ce dernier milite depuis longtemps, pour une organisation africaine indépendante de l’Onu et pour une grande Afrique à  même de gérer et résoudre ses propres problèmes sans passer par les organisations internationales. Quant à  Nkosazana Dlamini-Zuma , C’’est une femme de caractère qui a dirigé pendant dix ans le ministère des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud. Ce serait historique qu’une femme compétente et d’expérience, préside la commission de l’Union africaine. Ce poste n’a jamais été occupé par une femme ni par un candidat de l’Afrique australe. Cette ancienne épouse de Jacob Zuma a été plusieurs fois ministre de 1999 à  2009. Nkosazana Dlamini-Zuma a notamment été ministre des Affaires étrangères, ministre de la santé et actuellement ministre de l’intérieur. En l’absence d’un candidat consensuel issu du comité ad hoc qui avait été mis sur pied par le président en exercice de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi, pour rapprocher les positions des pays de deux candidats en lice, la compétition pourrait encore être serrée entre Jean Ping et Nkosazana Dlamini-Zuma. Vers un deuxième échec ? Réunis à  Cotonou le 14 mai dernier chez le président en exercice de l’Union africaine après l’échec cuisant du sommet de Janvier, le groupe des huit chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Afrique représentant les communautés régionales du continent n’avaiet pu trouver une solution à  la crise qui déchire l’UA. Au terme d’un nouveau sommet du G8, aucun nom ou pays n’avait été désigné par consensus pour prendre la tête de la commission de l’Union africaine. Selon de nombreux observateurs l’on se dirige de nouveau vers un scrutin qui va d’avantage faire réapparaà®tre les luttes de positionnement observées depuis le sommet de janvier dernier. Lors de ce 18ème sommet, après quatre tours de vote, aucun des deux compétiteurs, le Gabonais Jean Ping (69 ans), président sortant, et la Sud africaine Nkosazana Dlamini-Zuma (63 ans), n’avait pu rassembler à  son compte la majorité obligatoire des deux tiers des voix pour être élu(e) à  la tête de la Commission de l’Union Africaine. Suite à  cet échec électoral, le rendez-vous avait été pris pour le mois de juillet. Au vue des positions qui se sont d’avantage radicalisées, le scrutin s’annonce encore assez houleux.

Sommet de l’UA : le Malawi renonce à l’accueillir

Le 19e sommet de l’Union africaine se tiendra finalement au siège de l’institution à  Addis Abeba en Ethiopie, et non plus au Malawi comme initialement prévu. Pour cause, le Malawi renonce à  accueillir cette réunion parce qu’il ne veut inviter le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la Cour pénale internationale(CPI). l’annonce avait été rendu publique vendredi dernier par l’ancien pays hôte. Le sommet se tiendra donc finalement en Ethiopie, du 9 au 16 juillet 2012. Le prochain sommet de l’Union africaine, après la déclaration de la présidente du Malawi, se tiendra à  Addis Abeba. Les règles que nous avons stipulent clairement que si un sommet ne peut pas se tenir au lieu annoncé, il doit se tenir au siège, à  moins qu’un autre Etat demande à  l’abriter. Or, les délais que nous avons, j’imagine difficilement un autre Etat en si peu de temps organiser et accueillir un tel sommet, explique Jean Ping, le président de la Commission de l’UA à  l’agence Xinhua. Cette rencontre des chefs d’Etats du continent devrait se pencher sur l’élection des membres de la Commission de l’UA, ainsi que sur la situation prévalant au Mali, et bien d’autres. Le ministère soudanais des Affaires étrangères a réagi estimant que la décision du Malawi est une grande victoire pour la diplomatie soudanaise. La diplomatie soudanaise a réalisé une grande victoire en résistant au plan de la CPI, qui a essayé de limiter les mouvements du président Béchir, lit-on dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Suna. Le Malawi a ratifié le statut de Rome, fondateur de la CPI, ce qui l’oblige en théorie à  arrêter le président Béchir en cas de venue sur son territoire, ce qui n’est pas le cas de l’Ethiopie. Début mai, la présidente du Malawi, Joyce Banda, avait souhaité qu’Omar el Béchir ne participe pas au sommet, afin de ne pas mécontenter les bailleurs de fonds internationaux. Mais la Commission de l’UA avait enjoint le Malawi d’inviter tous les chefs d’Etat du continent, y compris le président soudanais, sous peine de déplacer le sommet, avait rapporté à  la radio d’Etat le vice-président du Malawi, Khumbo Kachali. Le président soudanais est, depuis 2009, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI qui l’accuse de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis à  l’encontre des habitants du Darfour, une région de l’ouest du Soudan. L’UA reproche à  la CPI, et en particulier à  son procureur sortant Luis Moreno-Ocampo, de focaliser ses enquêtes sur l’Afrique et d’avoir mis en danger le processus de paix au Soudan en inculpant Omar el Béchir, premier chef d’Etat en exercice poursuivi par la juridiction internationale. Parmi les pays africains qui poussent l’UA à  adopter une ligne dure contre la CPI figure notamment le Kenya, dont quatre ressortissants, dont l’actuel vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta, candidat à  l’élection présidentielle de mars prochain, doivent comparaà®tre pour leur rôle présumé dans les violences ayant suivi le dernier scrutin présidentiel de décembre 2007.