André Bourgeot sur le Nord : « Il faut créer les conditions de la négociation sans faire de compromissions ».

André Bourgeot, chercheur au CNRS (Centre National pour la recherche scientifique), connaà®t le Sahel comme sa main, mais aussi le Mali et particulièrement les régions Nord, o๠règnent en rebelles, des groupes armés comme le MNLA, le MAA ou encore le Mujao. Régulièrement consulté, cet anthropologue a parcouru cette zone dangereuse o๠sévissent de nombreux trafics et autres poches de combattants djihadistes. De passage à  Bamako, il a répondu à  nos questions. Journaldumali.com : André Bourgeot, vous êtes anthropologue et spécialiste du Sahel : Quelle lecture faà®tes des dernières attaques à  Tombouctou et Gao ? André Bourgeot : Ce n’est pas surprenant. J’avais déjà  mentionné que la guerre éclair qu’a été l’opération Serval allait assez rapidement se transformer en guérilla. Ce court laps de temps entre la guerre et la guérilla a permis aux rebelles de se réorganiser et il faut savoir qu’il y avait encore des dépôts d’armes très importants qui n’ont pas été découverts par l’opération Serval. Tout comme certains éléments ennemis se sont repliés et d’autres fondus dans la ville. A Gao, ce qui est marquant, c’est qu’ils ont utilisé des roquettes pour la première fois et pas artisanales. D’après mes informations, ce sont des roquettes classiques, un armement moderne qui montre que le trafic d’armes est toujours présent dans la région. On se rend également compte que malgré la présence d’environ 5500 soldats de la Minusma et 2000 de la force Serval, les rebelles peuvent faire ce qu’ils veulent et commettre des attentats kamikazes à  n’importe quel moment. Journaldumali. com : La France va maintenir 2000 hommes au Mali, en prévision des élections législatives, cela suffit-il à  sécuriser le Nord, et malgré le fait que François Hollande se soit maintes fois félicité du succès de l’opération serval ? André Bourgeot : Peut-on sécuriser une telle zone qu’avec une présence quantitative de soldats ? Vous pouvez mettre 15000 ou 20000 soldats, mais lorsqu’ils auront décidé de faire des attentats, rien ne pourra les en empêcher. Il y a toujours des complicités locales, qui ne peuvent pas être contrôlées facilement. C’est là  la difficulté. Journaldumali.com : L’une des forces et faiblesses de l’armée malienne, c’est le renseignement et l’incapacité à  prévenir les attaques ? Pourquoi ? André Bourgeot : Je suppose qu’il y a des services de renseignements au Mali. Mais le problème que vous posez, en définitive, c’est la circulation des renseignements au niveau de la sous région et qui fait défaut. La CEMOC avait été crée pour cela mais elle est restée une coquille vide. Journaldumali.com : Le gouvernement a récemment levé des sanctions contre d’anciens chefs rebelles et libéré des combattants du MNLA ? Est-ce une bonne politique pour la suite des négociations ? André Bouregeot : En tout cas, sauf erreur de ma part, je ne me souviens pas avoir lu dans les Accords de négociation, qu’il y avait une clause qui permettait de lever les mandats d’arrêts internationaux qui avaient été délivrés par la justice malienne auprès de certains éléments du MNLA. Je pense à  Assaleh, Hamed Ag Bibi, Algabass Intalla et je sens une désaprobation du peuple malien, qui croit qu’il y a une continuité dans l’impunité. Est-ce que la légitimation faite par le Premier ministre a été suffisamment convaincante ? C’est à  voir. Journaldumali.com : Disons que le ministre malien de la justice a parlé de mesures de confiance ? Est-ce qu’on ne fait pas trop de compromis aux groupes armés, et faudrait-il arrêter de négocier pour passer par la voie forte ? André Bourgeot : Je ne dirai pas cela, mais il est clair qu’il faut arrêter d’exécuter les quatre volontés du MNLA; La négociation peut mener à  la paix, et compte tenu de l’inconstance dans la position du MNLA, on peut se demander s’ils ne cherchent pas l’affrontement direct, ce qui permettrait de légitimer tout leur discours tenu depuis le début : génocide, victimisation, et là  dessus il faut être extrêmement vigilant pour créer les conditions de la négociation sans passer par des compromissions. Ou des formes d’exigences difficilement acceptables quant elles sont émises par le MNLA. Journaldumali.com : Justement, il existe aujourd’hui des dissensions au sein des groupes armés du Nord ? Quelle influence cela peut-il avoir sur les négociations ? André Bourgeot : Parmi les groupes armés, il n’y a pas que le MNLA, mais aussi Ganda Iso, Ganda KOY, le front patriotique pour la résistance, et qui peuvent inverser le rapport de force au moment des négociations. Mais de manière générale, je ne comprends pas pourquoi, on focalise sur le MNLA. Si je prends l’exemple du MAA, le Mouvement Arabe pour l’Azawad, lorsqu’il se réclame de l’Azawad, leur Azawad n’est pas du tout le même que celui du MNLA; il se situe entre la partie arabe comprise entre Tombouctou et Arawane. Il y a même eu des positions d’antagonisme voire d’affrontements entre le MNLA et le MAA donc ce sont des alliances conjoncturelles qui peuvent être amenées à  évoluer. Il faut faire avec, mais pas aller dans la compromission, la marge de manœuvre des autorités maliennes est assez faible, et même sur le fil du rasoir, or dans les négociations, il faudra avoir sur des positions claires qui respectent les décisions de justice, c’est ça la séparation des pouvoirs ( exécutif, judiciaire et législatif). Ou alors, on restera dans une situation de flou et le peuple malien criera à  l’impunité. Journaldumali.com : Le président IBK avait pourtant parlé de fermeté et été clair sur l’intégrité du territoire malien, pourquoi une telle posture aujourd’hui ? André Bourgeot : Justement, c’est au président qu’il faut poser la question. Journaldumali.com : Est-ce qu’on peut imaginer que les groupes armés souhaitent un échec des négociations ? André Bourgeot : C’est en tout cas la position du MNLA, qui fait de la surenchère et joue comme dernière carte, celle de la nuisance, en créant les conditions d’un obstacle généralisé, ce qui leur fait dire qu’on ne peut pas tenir les élections dans le délai prévu, pour diverses raisons, des arguments fallacieux en somme. Ensuite, il appartient aux négociateurs maliens de prendre en compte ces positions. Il y a eu une élection présidentielle, un retour à  l’ordre constitutionnel et l’autorité de l’état désormais enclenchés, qui devrait être corroboré par les législatives. Mais, il existe à  l’heure actuelle, une espèce de flottement qui dérange. Journaldumali.com : Ce flottement pourrait venir du fait que certains, disent que parmi les adversaires, il y a des Maliens et qu’il faut faire le tri dans tout ça ? André Bourgeot : Oui mais la justice ne prend pas en compte les critères de nationalité et ne se base pas sur les critères dont vous parlez. La justice elle doit trancher sur des faits; et cela renvoie à  la loi, et la loi est porteuse de sanctions. Journaldumali.com : Développer ce nord selon l’ambition du président, achever la décentralisation, est-ce finalement la seule solution pour mettre fin à  ces rébellions une bonne fois pour toutes ? André Bourgeot : Non je ne crois pas que ce soit la seule solution. Il faut faire une analyse plus globale de l’ensemble du territoire malien, puisque même dans le sud du pays, il y a des poches de sous développement bien plus importantes que dans les régions nord. Il faut faire attention à  l’instrumentalisation politique de ce nord. Il y a quand même eu des efforts faits pour le nord, des projets de développements, certaines facilités. Donc, il y’a aujourd’hui, une politique pour rééquilibrer par rapport aux années 90 ou les revendications étaient plus légitimes, et analyser tout cela plus globalement.

Crimes et exactions commis au Nord : Le gouvernement décrète l’impunité pour les auteurs et co-auteurs

Sur les antennes de la télévision nationale, les propos du ministre ne sont pas tombés dans les oreilles de sourd. «A part l’unité nationale et l’intégrité du territoire, je suis prêt à  tout négocier… », a déclaré le président de la République Ibrahim Boubacar Keà¯ta, lors de plusieurs interventions et quand il avait reçu, il y a quelques semaines, les leaders des groupes armés (du nord) dernièrement en conclave. Quand, le président IBK tenait ces propos, rares étaient nos compatriotes qui pouvaient croire qu’il ira jusqu’à  accorder l’impunité à  ceux par qui le malheur a frappé le peuple malien tout entier. Il s’agit, notamment de tous ceux qui, dans les rangs du Mnla, d’Ansar Din, du Hcua ou du Mia, ont pris les armes et plongé le Mali dans la crise la plus grave et la plus profonde de son histoire. Aussi, la prise de mandat d’arrêt contre 26 présumés auteurs ou complices de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Nord du pays, avait été apprécié par une écrasante majorité de nos compatriotes pour qui le temps est enfin arrivé pour mettre un terme à  l’impunité de gens qui, lors de plusieurs rebellions ont tué et commis d’autres atrocités sans jamais en répondre devant la justice. Alors que les Maliens attendaient avec impatience leur comparution devant la justice, plusieurs dizaines d’ex combattants ont été remis en liberté par l’Etat malien. Les commentaires autour de ces libérations n’ont pas fini au sein de l’opinion que, sur les ondes d’une radio étrangère, le ministre de la justice malienne, Me Mohamed Ali Batchily a annoncé, samedi la levée prochaine du mandat d’arrêt frappant certaines personnes soupçonnées d’avoir pris activement part dans les crimes et exactions commis dans les villes du Nord du pays oà¹, plusieurs soldats maliens avaient été torturés lorsqu’ils n’avaient pas été froidement abattu. Sur la liste noir, figurent, entre autres, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, le président du mouvement arabe de l’Azawad, Algabass Ag Intalla, Ibrahim Ag Mohamed Assaley et tous les chefs politiques et militaires du Mnla, certains députés notamment Hamada Ag Bibi… Le pouvoir impuissant… En élisant IBK à  la tête du pays, en Août dernier, les populations maliennes dans leur écrasante majorité attendaient de lui une solution de rupture dans cette crise du Nord du pays. Au lieu de cela, le président Ibrahim Boubacar Keita, depuis quelques temps semble avoir opté pour la compromission avec les groupes armés. Sans faire jusque là  mieux que ses prédécesseurs (ATT, Alpha) auxquels certains avaient reproché le fait d’avoir négocier, IBK, alors candidat, avait à  maintes reprises déclaré que «la fermeté» demeure la clé la plus efficace pour trouver une solution définitive à  cette crise. Une crise qu’il s’était engagé à  gérer en transmettant à  la justice les dossiers de tous ceux contre qui pèsent des indices graves de culpabilité. Sauf que, sur ce point, la réalité est tout autre : Le président Keita est entrain de botter en touche. En effet, sur la question des détenus et des mandats d’arrêt, sa reculade est manifeste. Le gouvernement multiplie la prise de décisions qui ne sont portées à  la connaissance des Maliens qu’au dernier moment. La méthode est décriée et rejetée par beaucoup de nos compatriotes qui estiment, à  tort ou à  raison, que C’’est une telle approche (reprochée au régime défunt) qui a conduit à  l’occupation de 2/3 du territoire et à  l’effondrement de son outil de défense. Au regard de certaines abominations commises dans le nord sur les militaires maliens et les populations civiles, rechercher et traduire en justice les auteurs de ces actes, était un devoir pour le nouveau Mali émergent. Malheureusement, les propos tenus, hier par le garde des Seaux, faisant état d’une levée prochaine du mandat d’arrêt pris contre certains membres des groupes armés du nord, ont fait froid dans le dos de plus d’un, particulièrement ceux qui ont été mutilés, violé, flagellé ou qui ont perdu un être cher.

« Reconstruire la mosaïque »: les populations du Nord veulent la réconciliation

« La rupture est profonde mais pas irréparable ni irrémédiable ». Ces quelques mots du Directeur pays d’Oxfam au Mali, Mohamed Lamine Coulibaly illustrent les résultats d’une enquête menée en Juin 2013 auprès de 2000 personnes à  Gao, à  Tombouctou, à  Bamako et dans des camps de réfugiés maliens au Burkina Faso. Le rapport présenté ce jeudi au Radisson de Bamako est l’oeuvre d’une équipe composée de représentants de OXFAM, Handicap International et WILDAF Mali. Ilaria Allegrozzi, responsable de la campagne pour les droits en situation de crise au Mali à  Oxfam et co-auteure du rapport, explique le bien fondé de cette étude. « Nous avons pensé qu’il fallait donner la parole à  ceux qui ont vécu la crise, qui en ont été victimes, directement ou indirectement. Ce rapport est fidèle à  ce qui a été dit par les populations » rencontrées et interviewées sur les différents sites. Deux faits marquants au terme de ce travail de recherche: les populations veulent que la paix et la reconciliation soient effectives, mais elles désirent avant tout que justice soit rendue. « Sans jsutice, on ne peut pas parler de réconciliation, pas de recontruction du tissu social » peut-on lire dans le rapport. Plus jamais ça » Le conflit qui a secoué le Mali de 2012 à  2013 a laissé de profondes séquelles dans le tissu social malien. Les relations entre individus et communautés qui entretenaient jadis des liens particuliers ont été tendues allant parfois jusqu’à  des situations d’extrême violence, voire de haine. « Cette crise est un cauchemar pour moi, témoigne un habitant d’un village près de Tombouctou. Elle a tout bouleversé ». Malgré ce sentiment général de « désastre », et la peur et la méfiance qui se sont installées, et toujours selon le rapport, on sent une volonté très forte de tourner la page. « Plus jamais ça, nous a-t-on dit. Partout », affirme le directeur Oxfam Mali. Cependant, le rapport fait état de « minorités non négligeales, issues de populations déplacées internes et surtout réfugiées »,qui estiment « la séparation entre communautés plus appropriée pour la reconstruction du Mali ». Le « premier défi » sera donc celui du dialogue, conclut l’étude qui invite en terme de recommandation, les autorités maliennes à  écouter la voix des populations. Restaurer la communication entre les individus et les communautés, les faire « s’asseoir ensemble, se parler, se donner la main et regarder dans la même direction ». Eviter d’utiliser la question ethnique, minimisée par les populations, à  des fins politiques et promouvoir la justice pour tous, afin que le tissu social mis à  mal puisse se reconctituer correctement, en tirant des leçons des reglements des conflits précédents.Autant de pistes évoquées par les populations interrogées qui aspirent à  une normalisation rapide de leur situation sociale, économique et sécuritaire. Le rapport « Reconstruire la mosaà¯que, perspectives pour les relations sociales au nord du Mali » a été lancé simultanément au Mali et au Burkina Faso. Il fera l’objet d’une large diffusion dans les régions ciblées et d’une mission de plaidoyer auprès de l’Union Africaine à  Addis Abeba et des prinicpales capitales occidentales, partenaires de la reconstruction du Mali.

Sur le terrain, la guerre d’usure continue

Que se passe t-il sur le terrain au Nord ? Qu’en est-il de la collaboration entre l’armée malienne et les forces Serval et la Minusma. Lors de l’attaque de Tombouctou, le week-end dernier, ce sont encore les forces de soutien qui sont intervenues pour limiter les dégâts. Ce lundi matin à  Gao, il y a eu surprise à  nouveau, avec des tirs d’obus sur l’aéroport de la cité des Askia.  » Il semblerait que les islamistes, qui ont revendiqué l’attentat, ont intercepté un message de la force Serval sur des tirs d’essai et ont alors riposté », précise une source officielle. Mais o๠étaient postés ces bandits ? De quelle base ont-ils tiré ces obus en direction de Gao ? Comment parviennent-ils à  planifier ces attaques et à  endormir la vigilance des soldats onusiens ? Poches de résistance Le nettoyage ne semble pas terminé à  Gao, o๠de nombreuses attaques et recrudescences des djihadistes persistent. Il n’y pas si longtemps, Gao a été le théâtre de combats de rue entre soldats français, nigériens et assaillants. L’à®le de Kadjie, à  quelques encablures du centre a même été un repaire de terroristes un moment, malgré le fait que l’armée y ait procédé à  l’arrestation d’éléments considérés comme des bandits armés. Il semble malgré tout que la guerre d’usure, tactique des ennemis, risque de s’installer dans la durée.  » Nos militaires n’ont pas compris que la véritable guerre ne fait que commencer. Serval a détruit leurs positions, fait fuir beaucoup, mais il reste des poches de résistance disséminées autour de Gao et qui planifient des attaques », précise un militaire en poste à  Gao. « Pour eux, ajoute, un observateur, il n’y a pas de de budget à  mobiliser, pas de diplomatie à  mener, rien que le temps comme allié ».Il faut donc développer le renseignement. C’est la force de ces réseaux terroristes face aux soldats maliens. Selon le colonel Major Abdoulaye Coulibaly commandant du théâtre d’opération Mali:  » Cesont les djihadistes qui ont attaqué Gao tôt ce matin par 5 obus, dont un qui n’a pas explosé » Côté bilan, on évoque un soldat malien tué. Des personnes blessées dont certaines dans les quartiers « Château » et « ATTbougou » de Gao. Et ce lundi soir, on apprend que le pont reliant Gao au Niger, par a été détruit par les islamistes du Mujao, au moyen de tirs d’obus…

Les réfugiés du camp Mbera demandent le report des législatives

L’OSCA à  travers son bureau de Mbéra en Mauritanie a publié un communiqué ce lundi 7 octobre 2013. Il s’agit pour cette organisation d’abord de montrer son avis favorable par rapport à  la tenue de pourparlers de paix. Je cite : « Nous restons attachés à  ces pourparlers de paix qui doivent se poursuivre, sous l’égide de la communauté internationale, afin de parvenir à  une paix débouchant sur une solution consensuelle et définitive pour le Nord-Mali » précise le communiqué. l’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad (Osca) représente des réfugiés et des déplacés. Elle salue « la main tendue » du gouvernement malien, ainsi que « le retour », des mouvements armés du nord, pour la poursuite du processus de dialogue entamé à  Ouagadougou en juin dernier. Reporter les législatives à  des dates ultérieures Les législatives sont prévues pour le 24 novembre en ce qui concerne le premier tour et le tour pour le 15 décembre. Toujours selon le communiqué, je cite : « s’agissant de la ténue des élections législatives, annoncées en Novembre, nous appelons les autorités de Bamako à  réviser cet agenda, en le reportant ultérieurement, afin de permettre aux réfugiés et déplacés, au terme d’un accord de paix définitif, de retourner chez eux pour participer à  ces scrutins dans leurs communes d’origines » fin de citation. Et pour conclure, « l’OSCA réaffirme sa volonté, à  proposer des solutions adaptées aux spécificités régionales et locales, de toutes les régions du Mali, dans l’intérêt de toutes les communautés, dans le cadre du dialogue inclusif dans lequel nous sommes partie prenante, pour défendre les intérêts des populations et sociétés civiles, non représentées par les groupes armés » stipule le communiqué.

Nord du Mali: des islamistes ont tiré des obus sur Gao

Des islamistes ont tiré lundi matin des obus sur Gao, principale ville du nord du Mali, a annoncé à  l’AFP un responsable du commandement de l’armée malienne dans la ville, sans pouvoir préciser s’il y avait des victimes. Les islamistes ont lancé de loin des obus sur la ville de Gao. Pour le moment, je ne peux pas dire s’il y a des victimes ou pas, a déclaré à  l’AFP ce responsable de l’état-major de l’armée malienne à  Gao sous couvert d’anonymat. Cette information a été confirmée par des témoins. Des troupes ont été tout de suite dépêchées vers l’endroit d’o๠venaient les tirs d’obus, a ajouté la même source. Selon deux habitants de la ville interrogés par l’AFP depuis Bamako, ces tirs d’obus venaient de la sortie nord de Gao, qui mène vers la localité de Bourem. J’ai entendu les tirs d’armes lourdes vers la sortie de Bourem. J’ai vu un militaire malien couché par terre. je ne sais pas s’il est mort ou blessé, mais il a été touché , a déclaré, Maha Touré, infirmier dont le domicile jouxte la mosquée de Gao située dans le nord de la Ville. Un autre habitant qui circulait en motocyclette dans le même secteur, a affirmé avoir vu des soldats maliens et français se diriger vers l’endroit d’o๠venaient les tirs d’obus. Les Français se déplaçaient à  bord d’un véhicule blindé lourd, selon lui. Ces tirs sur Gao se produisent neuf jours après une attaque suicide à  Tombouctou, l’autre grande ville du nord du Mali, qui a fait au moins deux morts parmi des civils, blessé sept soldats maliens et tué les quatre auteurs de l’attaque, selon le gouvernent malien. Aqmi a revendiqué cette attaque et affirmé que 16 soldats maliens ont été tués.

Bert Koenders :  » La libération des prisonniers MNLA est un pas en avant »

Pour le représentant de la Minusma, Bert Koenders qui assistait à  la cérémonie de libération des 23 prisonniers militants du MNLA, cet acte permettra de rétablir la confiance et poursuivre le dialogue avec les groupes armés du Nord. Boert Koenders, Représentant spécial de la Misnusma au Mali : « J’espère que les groupes vont se parler et continuer le dialogue. Maintenant, avec cette libération, il y a un début de confiance qui est posé. Il s’agit de beaucoup de choses, le cantonnement, le déploiement des troupes et bien d’autres choses qui sont en jeu. Je crois que cet acte est un pas en avant. Les mesures de confiance sont importants dans la résolution des Nations Unies et dans les Accords de Ouagadougou et sont de nature à  favoriser le dialogue. Du côté du MNLA, il y a aussi eu des libérations. Rappelons que le Mali est souverain et notre rôle à  la Minusma, c’est aussi d’accompagner le président dans son œuvre de paix. » Mohamed Ag Erlaf, représentant de la société civile du nord : « Cette libération participe du renforcement des mesures de confiance liées aux accords de Ouagadougou, cela permettra de négocier sereinement et en toute confiance. Je ne crois pas que le fil du dialogue soit interrompu. La situation au nord comme au sud est calme désormais. Nous, société civile, nous avons une autre flèche à  notre arc pour obtenir gain de cause. Je suis surtout facilitateur pour qu’un accord raisonnable ait lieu, sans porter atteinte à  l’intégrité nationale ni à  l’unité nationale du Mali ». Le Ministre de la justice, Mohamed Aly Bathily C’est un engagement pris par le gouvernement à  Ouagadougou et qui est aujourd’hui respecté. Il s’agit de la crédibilité du gouvernement malien qui est en jeu. Et surtout pour la suite des négociations. Tout ce que le gouvernement pose comme acte relève de sa responsabilité de rechercher la paix. Cette paix se construit mais ne se décrète pas et le Mali est disposé à  continuer ce dialogue par tous les moyens.

Vers un bras de fer au sommet ?

La tension monte au Nord du Mali. On vient d’apprendre ce matin, de source militaire, qu’un membre armée du groupe armé MNLA a été abattu par les habitants d’Aguel’hoc, localité célèbre pour avoir été le théâtre d’un massacre sans précédents de l’armée malienne, l’an dernier après l’éclatement de la rébellion. Environ 70 militaires maliens avaient alors trouvé la mort dans des conditions inhumaines à  Aguel’hoc. Des images avaient fait le tour du WEB, et crée la panique. Les incidents se multiplient ces derniers jours. Un attentat suicide à  Tombouctou. Des heurts entre les rebelles et l’armée malienne, relayée par la force Serval et la Minusma, pour parer aux dégâts. Et contenir la situation explosive au Nord, particulièrement à  Kidal. Lors de son passage à  Paris, le président IBK, interrogé par la télévision nationale, a lui déclaré que » c’était la fin de la récréation et que ceux qui ne l’ont pas encore compris le comprendront très vite. ». Allusion faite à  la brouille entre militaires de Kati ? Ou aux assaillants du Nord. « Il s’agit plutôt de la situation au Nord, et cela commence à  irriter les autorités en haut lieu », confie un membre du protocole. Faut-il y voir un message clair de fermeté aux groupes armés du Nord quand sur le terrain, la réalité est autre : « Beaucoup de citoyens de Tombouctou, de Kidal en ont marre de ces regains de tension, ils veulent la paix, rien que la paix surtout en cette période de rentrée scolaire », précise un enseignant de la ville sainte. Côté malien, on se veut prudent, même si la voix du dialogue a été privilégiée jusqu’ici, on envisage peut être l’action désormais.  » La situation ne peut perdurer, et l’armée va s’assumer », déclarait Soumeylou Boubèye Maiga lors d’une interview avec la presse locale. Si le Président IBK est rentré de Paris mardi en fin de journée, le conseil des ministres de ce mercredi, nous édifiera peut être sur les décisions à  venir.

IBK à l’Elysée

Très peu a filtré de leur entretien, mais IBK et François Hollande se sont parlés à  l’Elysée ce matin pendant près d’une heure, avant le départ officiel sur le perron de l’Elysée. On peut imaginer que les deux homologues ont évoqué la situation sécuritaire au nord du pays, o๠un foyer de tension s’est déclaré ce week-end à  Tombouctou et Kidal. La situation elle reste précaire dans la ville sainte et dans le bastion des rebelles du MNLA. Concernant la situation à  Kidal, Paris se dit optimiste. « Les tensions qui persistent vont progressivement se résorber au fur et à  mesure du processus de réconciliation », assure un diplomate français. Dans un communiqué, l’Elysée confirme que le président malien a fait de la réconciliation sa première priorité. Une source française assure que IBK entend mener un dialogue avec les groupes armés et qu’il est prêt à  prendre des mesures pour rétablir la confiance entre les deux camps. D’ailleurs aujourd’hui même, on apprend que 20 nouveaux prisonniers MNLA et HCUA sont remis en liberté par le gouvernement. Paris confirme que le président Hollande et son homologue malien ont convenu de conclure un accord de défense sur des bases renouvelées et transparentes. En attendant, les troupes françaises restent sur le terrain pour poursuivre la lutte anti-terroriste. « Il faut rester vigilant », précise l’Elysée face à  une menace qui demeure d’actualité.

Violence au Nord : le Mali doit s’imposer

A peine investi et alors qu’un pré-dialogue s’était engagé à  Bamako, il y a quelques jours entre le président IBK et les groupes armés du nord, la violence surgit de nouveau à  Tombouctou et Kidal, comme un message des rebelles, ils portent bien leurs noms, aux autorités maliennes. « Dialoguer oui, mais sous quelles conditions ? « On vous laisse croire qu’on veut dialoguer mais on contrôle la situation sur le terrain… » c’est un peu la stratégie à  répétition du MNLA, principal cheval de Troie de la rébellion au Nord. S’y ajoute les djihadistes de tous bords et l’infernal AQMI qui a revendiqué l’attentat de Tombouctou, samedi dernier. La question reste complexe. Le terrain demeure violent et inquiétant pour les populations de Gao, Kidal, Tombouctou et Tessalit… Alors qu’un bataillon de l’armée malienne monte au Nord pour prêter main forte, on est en droit de se demander si le dialogue va réellement aboutir ? Faut-il une solution forte ? Frapper un grand coup pour montrer à  ces assaillants ce qu’est l’Autorité de l’Etat, slogan de campagne du Président IBK. Prendre des initiatives à  l’instar des partenaires comme la France, pour montrer qui commande. Mener l’offensive. Avec ou sans Serval et en dépit de la Minusma… Des premières rébellions de 1963 à  nos jours, le dialogue, la négociation, les accords ont prévalu, mais à  chaque fois, les rebelles ont violé la trêve. Ce qui nous amène à  nous poser de nouvelles questions. Pour de nouvelles solutions. N’eut été l’état de déliquescence de notre armée, la riposte eût été forte, comme le chante un hymne en boucle sur les antennes de la télévision nationale… On voudrait y croire, en finir une bonne fois pour toutes avec ces sécessionnistes de toujours. Que veulent les groupes armés, que veut le MNLA, dont l’un des chefs Ibrahim Ag Assaleh, ne semble pas clair dans sa démarche. Avis aux autorités maliennes qui doivent opter pour la prudence, voire la méfiance même face aux groupes armés rebelles du nord, dont les vrais chefs de file, se cachent sous de bonnes intentions. L’enfer, c’est les autres…

A quoi sert la Minusma au nord Mali ?

Dans la résolution donnant mandat à  la Minusma pour sécuriser le nord du Mali après l’opération Serval, il était prévu que la force vienne en soutien aux autorités maliennes, et contribue à  mettre en place les conditions de sécurité et d’assistance aux populations du nord, et à  y faciliter l’action humanitaire. Avec le retrait progressif des soldats français, la défection de quelques 150 soldats tchadiens de Kidal, et cette affaire de viol à  Gao, il y a de quoi se poser les questions sur la véritable mission de la Minusma. Un attentat suicide a ébranlé Tombouctou, la cité sainte, ce week-end mettant en péril, les populations.  » Certaines sont restées terrées chez elle tout après l’échange de tirs entre rebelles du MNLA et armée malienne », précise un habitant de la ville. On se demande bien à  quoi sert la force de stabilisation de la Minuma, dont le mandant est d’assurer, sans préjudice de la responsabilité des autorités de transition maliennes, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement. Or plusieurs militaires ont été tués dans l’attaque de Tombouctou, des victimes collatérales de l’attaque de samedi, et un camp militaire sous haute tension à  Kidal. Tandis que les tirs ont continué jusqu’ à  très tôt ce lundi matin, créant une atmosphère délétère dans le bastion de la rébellion touareg. Le MNLA fait encore des siennes, alors qu’un dialogue s’engage. Il est urgent que les autorités maliennes prennent des mesures urgentes, le dialogue mais surtout la stabilisation de cette zone, étant des conditions essentielles au retour de la paix définitive au Mali.

Kidal sous contrôle après des échanges de tirs

Des hommes armés ont lancé, dimanche 29 septembre, une attaque en fin de journée contre les troupes gouvernementales maliennes dans le centre de la ville de Kidal, au nord du pays. D’après des responsables au gouvernorat de Kidal, chef-lieu de région situé à  plus de 1 500 km de Bamako, l’armée a échangé des tirs pendant près de deux heures avec les assaillants. L’armée contrôlait la ville o๠les tirs n’étaient plus entendus aux environs de 20 heures locales (22 heures à  Paris). Les tirs ont fait un nombre indéterminé de blessés, a indiqué un des responsables sous couvert d’anonymat, qui n’était pas immédiatement en mesure d’apporter des précisions. « Les tirs ont cessé. L’armée malienne contrôle ses positions », a déclaré la même source, évoquant un renfort des soldats de l’opération militaire française Serval et de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, autour de la mairie de Kidal, o๠réside le gouverneur de la ville. Elle a toutefois précisé que les militaires français et africains « ne sont pas intervenus lors des échanges de tirs ». Kidal est un fief du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg ayant déclenché en janvier 2012 une offensive contre l’armée malienne dans le Nord qui a ouvert la voie à  la crise la plus grave de l’histoire du pays. ECHEC D’UN ATTENTAT SUICIDE Aprsè l’intervention française, en janvier, le MNLA, qui avait été évincé du terrain par les jihadistes, a pris le contrôle de Kidal en février, y refusant la présence des armée et Administration malienne jusqu’à  la signature, en juin, d’un accord avec le gouvernement malien et deux autres groupes armés (un touareg, un arabe) ayant leurs bases dans le Nord. Cet accord paraphé à  Ouagadougou avait permis le cantonnement des hommes du MNLA et l’arrivée, début juillet, de soldats maliens, puis de l’Administration. Mais le 26 septembre, les trois groupes armés signataires de l’accord ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement malien, l’accusant de ne pas respecter ses engagements. Les autorités maliennes ont assuré être toujours disposées au dialogue. Les échanges de tirs avaient été précédés, dans l’après-midi, d’une explosion. Une source au gouvernorat et une source militaire africaine au sein de la Minusma avaient affirmé qu’elle avait été provoqué par un kamikaze ayant accidentellement manipulé sa ceinture explosive, se tuant sans faire de blessé. Le gouverneur et le responsable anonyme au gouvernorat ont indiqué qu’il n’y pas eu de mort. L’explosion s’est produite dans un entrepôt désaffecté utilisé comme arsenal par les jihadistes.

Déclaration des groupes armés du Nord du Mali

Nous, groupes armés du nord du Mali, constitués par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil de l’Unité de l’Azawad (HCUA), la Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance (CMFPR), le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) : • Réaffirmant notre attachement au principe de l’intangibilité des frontières tel que consacré par l’Acte constitutif de l’Union Africaine ; • Soucieux de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali ; • Déterminés à  assurer un développement socioéconomique équitable et équilibré de toutes les régions du Mali dans le respect de la diversité de ses communautés; • Réaffirmons notre volonté de mettre en commun nos efforts pour la résolution définitive de la crise dite du nord du Mali ; • Instituons une cellule de contact et de suivi constituée des représentants de tous les groupes armés pour la suite des autres rencontres. Fait à  Bamako, le 17 septembre 2013

Retrait progressif des forces françaises au Nord du Mali

Ils ont pris la direction du sud. Seul du matériel a jusqu’à  présent été ramené à  Gao, 500 km plus au sud, les militaires français restant déployés à  Tessalit. Selon le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron, la situation est globalement «calme» dans le nord-ouest du Mali, d’o๠les forces françaises ont chassé les groupes islamistes armés début 2013. Lors d’une opération de contrôle, les soldats français qui agissent en soutien de l’armée malienne et de la Minusma, la force de l’ONU, «un véhicule qui pouvait servir d’engin explosif» a été découvert ces derniers jours à  l’ouest d’Anéfis, entre Gao et Tessalit, ainsi que des stocks d’armes et d’explosifs artisanaux, a indiqué le porte-parole. 3 200 soldats français toujours dans le pays «Cela nécessite une action continue, c’est la raison pour laquelle nous revenons régulièrement», a souligné le colonel Jaron, selon qui «il existe toujours une part de risques au nord de la boucle du Niger». «La situation est sans doute calme parce que nous continuons ce type d’action», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole, une vingtaine de chars légers AMX 10, de VBL (véhicules blindés légers) et de VAB (des véhicules de transport de troupes) ont ainsi été retirés de Tessalit, dans l’extrême nord-ouest du Mali, près de la frontière algérienne. Le nombre de soldats français au Mali est toujours de 3.200, l’objectif de la Défense étant de le ramener à  un millier fin 2013.

Regain de tension dans le septentrion malien

Un calme précaire régnait au nord du Mali. Mais mercredi, l’accrochage entre un bataillon de l’armée malienne et des touaregs armés qui a eu lieu à  Léré, dans le nord-ouest, près de la frontière mauritanienne fait peser une menace de déstabilisation dans la zone. Cet incident intervient au moment o๠les forces françaises opèrent un nouveau retrait de leur dispositif jusque là  déployé à  Kidal et Tessalit, deux villes o๠ils ont combattu des éléments djihadistes pendant de long mois. Le délai prévoyait qu’un millier de soldats français soient encore présents au Mali à  la fin de l’année. La menace est-elle pour autant circonscrite ? Cet incident est-il un avertissement aux nouvelles autorités, puisqu’il intervient à  une semaine de la cérémonie prévue à  Bamako, le 19 septembre, en présence de nombreux chefs d’à‰tat, pour marquer l’élection d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta, dit IBK, comme président. Dans la capitale malienne, deux responsables de l’armée ont expliqué que des patrouilles de sécurisation avaient été lancées dans le Nord depuis quelques jours pour faire face à  la recrudescence de vols de bétail et autres actes de banditisme. D’après l’armée, c’est l’une de ces patrouilles de sécurisation qui est tombée mercredi sur « des bandits », vers Léré, conduisant à  l’accrochage. Le bilan, selon l’armée malienne fait état de trois blessés légers dans leurs rangs et trois « bandits » tués, et une dizaine arrêtés. De son côté, le MNLA, accuse l’armée de les avoir attaqué. Une posture qui n’est pas nouvelle du côté du groupe rebelle qui a plusieurs indexé les militaires maliens de procéder à  une revanche ethnique. « Nous avions demandé aux combattants qui ont des armes de poing de se regrouper pour un cantonnement. L’armée en a profité pour les attaquer et, selon nos informations, d’autres attaques se préparent », a expliqué Mahamadou Djeri Maà¯ga, vice-président de la rébellion touarègue Dynamite à  Gao L’armée a également réagi aux propos du MNLA par la voie du lieutenant colonel Souleymane Maiga de la DIRPA : « Nous n’avons pas eu en face des combattants du MNLA. Nous avons eu en face des bandits armés qui empêchaient les populations de vivre ». Pour rappel, un accord a été signé le 18 juin à  Ouagadougou entre le MNLA, le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) et le gouvernement de transition du Mali avec des dispositions prévoyant le cantonnement à  Kidal (nord-est) des hommes du MNLA. Mais l’arrivée début juillet de soldats maliens, puis de l’Administration dans cette ville, dont le MNLA a pris le contrôle en février 2013, avait aussi suscité des incidents et affrontements entre rebelles et populations locales. Malgré tout, le MNLA se défend d’avoir violé les termes de cet accord : « Nous, nous sommes dans la logique de cet accord. Nous ne voulons pas nous lancer dans un conflit parce que nous voulons respecter notre parole. (…) Si les attaques se poursuivent, nous prendrons tous les risques sur les positions de l’armée », a prévenu Mahamadou Djeri Maà¯ga. Jeudi, à  Paris, l’état-major de l’armée française a par ailleurs indiqué que lors d’une opération de contrôle, les soldats français avaient découvert « un véhicule qui pouvait servir d’engin explosif » dans une localité entre Gao (nord-est) et Kidal. Le véhicule contenait près d’une tonne d’explosifs et a été détruit par les Français.

Comment en finir avec le No man’s land du Nord ?

La création de ce département est un pacte moral entre IBK et le peuple malien. La paix et la réconciliation ont constitué l’alpha et l’oméga de la campagne présidentielle autour de l’honneur et du Mali d’abord :« Notre IBK est un homme de parole qui fait ce qu’il dit. Il faut un tel département pour résoudre définitivement le problème récurrent du nord », estime Alfousseyni Camara membre du rassemblement pour le Mali (RPM), parti politique du président élu. Le ministère de la réconciliation et du développement du Nord renforcera la capacité de la commission nationale de Dialogue et de la réconciliation mise en place pendant la transition. Selon Alioune Gueye, membre de cette commission : « elle permet de renforcer la dynamique enclenchée au niveau de la commission. C’’est une bonne chose puisque la commission est représentative de toutes les sensibilités maliennes ». La nouvelle stratégie d’IBK pour en finir avec la crise du Nord Le Mali n’avait jamais été aussi atteint dans son honneur et dans sa dignité que par la chute des trois régions du nord. Pourtant, auparavant des efforts colossaux ont été déployés pour résoudre ce problème de la rébellion du Nord devenu récurrent. Le pacte National en 1992, la flamme de la paix, l’Accord d’Alger en 2006, et la création de l’agence pour le développement du Nord du Mali (ADN). Cette structure à  vocation inter régionale a eu pour mission d’impulser le développement dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Plus de 1000 milliards de francs CFA ont été investis dans ces régions. Tous ces efforts dans le but de stabiliser la partie septentrionale du Mali ont été vains. Le nouveau président Ibrahim Boubacar Keita aurait-il une baguette magique pour mettre fin définitivement à  ce problème ? La composition du gouvernement laisse afficher sa détermination à  prendre à  bras le corps la crise du nord. En plus de la création du ministère de la réconciliation et du développement du Nord, Zahaby Sidi Ould Mohamed, un ancien chef rebelle des années 1990, occupe le portefeuille de la diplomatie malienne. Celui-ci est au parfum de l’atmosphère qui prévalu d’une part, et des aides censées avoir été injectées au Nord, durant cette rébellion récurrente, d’autre part. Il travaillait dans une agence des Nations unies, avant sa nomination. C’’est un interlocuteur capable de persuader les partenaires du bien fondé de l’intangibilité des frontières maliennes. Les assises nationales du Nord bientôt organisées Par ailleurs, C’’est aussi un ressortissant du Nord, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, connaissant bien le dossier du Nord du Mali, les tenants et les aboutissants de l’équation sécuritaire, pour avoir été plusieurs fois ministre de la défense et des Affaires étrangères, qui s’attaquera à  la difficile question du Nord.Il dirige à  nouveau le département de la défense. Voilà  un signal fort à  l’adresse du MNLA et du HCUA, qui devront mettre le holà  dans leur discours irrédentistes et sécessionnistes lors des pourparlers. Personne mieux que les Algériens ne connait la versatilité des groupes dissidents maliens et la fragilité des alliances de circonstance qu’ils nouent et dénouent entre eux. Sa médiation de la dernière chance entre Bamako et Ansar Eddine a été sabordée par le brusque ralliement de ce groupe islamiste aux partisans d’un assaut terroriste contre la capitale malienne. Les rebelles touaregues ont donné un délai de 60 jours au nouveau président pour reprendre les pourparlers. A en croire le ministre de la réconciliation et du développement du Nord-Mali, Cheick Oumar Diarrah, les assises nationales sur le Nord auront bien lieu dans deux mois.

Cheick Oumar Diarrah, apôtre du développement du Nord

Inscrit à  l’école de Koulikoro Plateau (1962-1963), il poursuit ses études en France à  Garches entre 1964 et 1965. Il entame ses études secondaires dans la même localité avant de rentrer au pays et d’obtenir le baccalauréat au lycée Sankoré en 1974. Il retourne en France pour ses études supérieures et s’inscrit à  l’Institut d’études politiques de Bordeaux et à  la faculté de droit et des sciences sociales de Bordeaux. Cheick Oumar Diarrah est détenteur d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Bordeaux I (1987), d’un doctorat en études africaines du Centre d’études d’Afrique noire (1982), d’un Diplôme d’études approfondies du CEAN (1980) et d’un diplôme de l’Institut d’études politiques de Bordeaux (1979). Au plan professionnel, il a été consultant international, ambassadeur du Mali aux à‰tats-Unis (1995-2002), conseiller politique du Premier ministre (1994-1995), directeur de cabinet du ministère de l’Education nationale (1992-1993), chargé de mission à  la Délégation générale au Nord (négociation avec la rébellion touarègue 1991-1992). Il fut aussi professeur-visiteur au Michigan State University (2005-2011), secrétaire exécutif de la Commission mixte Cameroun-Nigéria (Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, Dakar, 2003-2004). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Democracy and Development in Mali » (in collaboration with others), Michigan University Press 2000, « Le défi démocratique au Mali », Editions l’Harmattan, 1996 ; « Vers la Troisième République du Mali », Editions l’Harmattan, 1992, « Dossiers Secrets de l’Afrique Contemporaine » (in collaboration), Editions JA. Livres 1991, « Mali, Bilan d’une gestion désastreuse », Editions l’Harmattan, 1990 ; « Le Mali de Modibo Keita », Editions l’Harmattan, 1986 et « l’Afrique au XXIème siècle », à  paraà®tre… Marié, père d’un enfant, Cheick Oumar Diarrah aime la lecture et les voyages.

Vers des Assises nationales du Nord

Le Mali organisera bientôt «des assises nationales du Nord», discussions destinées à  permettre «le règlement définitif» des rébellions récurrentes dans cette partie du pays depuis son indépendance, a annoncé lundi le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta, sans fournir de date. «Il nous appartient de régler définitivement la question du Nord en forgeant une paix durable fondée sur la confiance entre toute les composantes de la Nation malienne», a déclaré le président Keà¯ta lors de la première réunion avec son Premier ministre Oumar Tatam Ly et son gouvernement, lundi matin à  la présidence à  Koulouba (près de Bamako). Sa déclaration a été diffusée dans la soirée par la télévision publique malienne ORTM. «Dans les jours à  venir, nous engagerons sans tarder des actions en vue d’organiser les assises nationales du Nord, qui permettront (…) de forger un consensus national favorisant le règlement définitif du problème dit du Nord», a-t-il ajouté. Ces assises répondent à  l’urgence de la réconciliation nationale, vaste chantier destinée à  restaurer l’unité du Mali mais surtout à  circonscrire la menace rebelle. Depuis son indépendance, en 1960, le Mali a connu plusieurs rébellions touareg, dont la dernière en date, déclenchée entre fin 2011 et début 2012 par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a ouvert la voie à  la crise la plus grave de l’histoire du pays. Vivant essentiellement dans le Nord, la communauté touareg – quelques centaines de milliers de personnes sur une population totale d’environ 15 millions d’habitants – s’estime mise à  l’écart du développement du reste du pays. Le MNLA, allié à  divers groupes armés dont des djihadistes, a lancé en janvier 2012 des attaques contre l’armée dans le nord du Mali, qui ont servi de prétexte à  des militaires pour renverser le 22 mars 2012 le président Amadou Toumani Touré en l’accusant d’incurie dans la gestion de cette offensive. Le MNLA s’est félicité de l’élection d’un président légitimement élu tout comme plusieurs organisations de l’AZAWAD comme l’OSCA par la voie de son président. Il reste à  engager les discussions…

Le ministère de la réconciliation et du développement du Nord vu par les déplacés

Le gouvernement d’Oumar Tatam Ly compte 34 ministres en plus de lui-même. Parmi les ministères, celui de la réconciliation et du développement du Nord retient l’attention. Sur le site des déplacés de Niamakoro, o๠sont accueillis 29 familles de Gao et Tombouctou, les avis se valent « Nous espérons que ce ministère va jouer les rôles qui lui sont conférés » confie Ahmadou Badou, déplacé de la ville de Tombouctou, actuellement accueilli sur le site de Niamakoro. Sékou Salah Dicko est âgé de 28 ans, il est l’aà®né d’une famille de huit personnes. Sékou est accueilli sur le site de déplacés de Niamakoro avec ses 7 frères et sœurs ainsi que sa mère. Jeune diplômé à  la recherche de son premier emploi, Sékou Salah Dicko compte sur les résultats de ce ministère. « Je crois qu’on a vraiment besoin de ce ministère. On a besoin de réconciliation. Il y a aussi le volet développement du Nord dans les tâches de ce ministère, le Nord du Mali a besoin d’hôpitaux, de routes et d’écoles. Nous en possédons déjà  mais ce n’est pas à  la hauteur de nos souhaits, ça ne suffit pas » explique t-il. « La réconciliation entre les frères et les sœurs a une grande importance dans la vie sociale. Ce ministère est le bienvenu. Je souhaite qu’ils puissent travailler en toute sincérité et honnêteté pour l’avancement de notre Mali et du Nord et que tout le monde puisse profiter de la paix et de la justice au Mali. J’espère qu’ils ont une bonne raison d’avoir mis en place ce ministère » se réjouit Mme Yattara Fatouma Bagayoko, animatrice sur le site des déplacés de Niamakoro. Les réfugiés du camp de M’Béra en Mauritanie approuvent Dans un communiqué, l’organisation des sociétés civiles de l’Azawad (OSCA) réagit sur la création de ce nouveau ministère qu’elle salue. l’OSCA salue également la volonté du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta d’organiser « des assises nationales du Nord », en vu d’un règlement définitif du problème de cette partie du Mali, indique le communiqué. « Nous réaffirmons notre ferme volonté, à  proposer des solutions viables, consensuelles et adaptées aux spécificités régionales et locales, des toutes les régions du Mali, dans le cadre du futur dialogue inclusif dans lequel nous sommes partie prenante, pour défendre les intérêts des populations érigées en sociétés civiles, non représentées par les groupes armés » ajoute Abdoullahi Ag Mohamed El Maouloud, président de l’OSCA. Selon des chiffres d’OCHA plus de 70 000 déplacés sont recensés dans les familles à  Bamako et sur les trois sites de déplacés.

Mali: retour progressif des ONG au Nord

Depuis le conflit au nord du Mali en 2012, l’instabilité sur le plan sécuritaire a fortement perturbé les services sociaux de base et a entraà®né une dégradation importante de la situation humanitaire. Les organisations humanitaires intervenant dans ces localités étaient obligées de réduire leurs activités. « La crise, tout d’abord, a provoqué la fuite du personnel médical qui commence seulement à  revenir. l’autre grand problème concerne la qualité des soins qui est très limitée, due à  l’inorganisation des structures de santé, aux manques chroniques de médicaments et de personnel médical. » affirme Johanne Sekkenes, chef de mission à  Médecins Sans Frontières (MSF). Après la reconquête des régions nord du Mali qui étaient sous l’emprise des djihadistes, le retour de l’administration et des ONG se fait progressivement. « Aujourd’hui, MSF n’envisage pas de diminuer son dispositif d’aide au Mali car les besoins sont là . De manière générale, la priorité pour MSF aujourd’hui est de permettre l’accès aux soins aux populations qui sont en périphérie et qui ont du mal à  se faire soigner. Nous espérons que, dans le nord, avec le retour progressif du personnel médical, une meilleure prise en charge des patients sera possible avec des soins de meilleure qualité. Mais beaucoup reste à  faire » a poursuivi Johanne Sekkenes. Les besoins sont énormes et la plupart des offres d’emploi de ces organisations non gouverenementales concernent les localités comme Tombouctou, Gao, Konna, Ansongo, Diabaly, Douetntza, Ménaka, Mopti, etc. Sur la base des besoins identifiés, ces organisations ont redémarré leur intervention humanitaire pour apporter une aide d’urgence alimentaire et matérielle aux personnes affectées par le conflit, dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement, l’éducation, la promotion de la santé, etc. Il s’agit donc de fournir un soutien essentiel pour soulager la souffrance et améliorer le bien-être des personnes déplacées et des personnes touchées par le conflit. D’autres ONG participent au renforcement des institutions et à  la promotion de la cohésion sociale à  travers divers programmes conçus à  cet effet.

Nord Mali : qui a tué Abdoulaye Ag Mohamed Ali ?

Le crime a eu lieu ce week-end, à  Léré près de la frontière mauritanienne, dimanche dernier, jour du second tour de la présidentielle au Mali. Abdoulaye Ag Mohamed Ali, un notable de la ville de Tombouctou a été battu à  mort par des hommes armés alors qu’il dormait, rapporte l’AFP. Ce crime odieux survient au moment o๠le Mali tente de sortir de la crise. Surtout, il fait resurgir le spectre de l’insécurité au nord o๠des groupes armés font encore la loi. Interrogé par Afrik.com, Moussa Ag Assarid, le porte parole du MNLA en France défend son mouvement de toute implication dans ce meurtre odieux : C’’est malheureux que le meurtre ait eu lieu le jour de l’élection présidentielle alors que lui et son compagnon était venu à  Léré dans le but d’aider le maire, qui les a sollicités pour organiser les élections, afin qu’elles se déroulent au mieux », « Suite à  cet assassinat qui pourrait être l’œuvre de l’armée malienne, nous réclamons immédiatement une enquête pour éclaircir les circonstances de la mort d’Abdoulaye Ag Mohamed Ali », a souligné le porte-parole de la rébellion. D’après lui, la mission de l’Onu au Mali est en train d’envoyer une équipe sur les lieux du crime pour débuter l’enquête. Du côté de l’armée malienne, on réfute ces informations. Une accalmie perdurait depuis le début des élections. Les derniers évènements remontant à  l’entrée d’une colonne de militaires maliens à  Kidal peu avant le premier tour de l’élection. Il y avait eu des affrontements entre populations noires favorables à  l’arrivée de l’armée malienne, et éléments du mouvement rebelle. Condamné par la famille du notable assassiné, ce geste dont ignore l’auteur, pourrait raviver les tensions dans la région et ce malgré la présence des soldats de la Minusma, censés sécuriser la zone et leurs populations.

Louis Michel : « Les résultats ne pourront pas être contestés »

Dès lors, en cas de victoire au premier de l’un ou l’autre des candidats; la contestation est-elle possible ? Pour le chef de la mission d’observation de l’UE, au regard de l’observation du scrutin de dimanche par les observateurs déployés par l’Union européenne, la conclusion est évidente : le scrutin a été plus que transparent. On suppute alors qu’aucun des candidats que Louis Michel dit bien connaà®tre et avoir rencontré, ne fera de contestations, en cas de proclamation de victoire de l’un d’entre eux. Malgré tout, les inquiétudes demeurent, au vu des tendances qui agitent la capitale.  » L’Union européenne, devra en tout cas s’assurer du respect des résultats », précise Louis Michel. A cause de cette transparence constatée, les résultats ne pourront pas être contestés ». Un taux de participation à  la hausse De sa longue expérience de député européen, mais surtout d’observateur électoral sur d’autres pays, Louis Michel ajoute n’avoir jamais senti une telle fierté de voter : « Le Mali a connu une journée électorale historique, on a senti la fierté du peuple malien, la sérénité et le calme à  part quelques incidents mineurs ». Référence faite à  une petite manifestation à  Kidal o๠il s’est rendu dimanche dans la matinée pour observer le vote. Et même si beaucoup d’électeurs ne se sont pas rendus aux urnes dans cette région sensible du Nord Mali, le taux de participation, réitère, le chef de la mission UE a tourné autour de 50% en certains endroits et pour d’autres bureaux, il pouvait atteindre plus de 60%… Pari réussi donc ! La mission se félicite de ce premier tour. Les observateurs UE il faut le rappeler ont été déployés sur tout le territoire, sauf au nord pour des raisons de sécurité. la visite éclair de Louis Michel à  Kidal, visait donc à  créer une symbolique. Du reste, si nos amis européens, se félicitent de l’engouement des Maliens à  aller voter, une chose est de choisir son président, une autre est de proclamer le vainqueur du scrutin.  » La centralisation des résultats apparaà®t homogène sur toute l’étendue du territoire malien », ajoute Louis Michel. On espère que l’optimisme des membres de la mission d’observation de l’UE, est le même que celui partagé par les candidats : « Ils connaissent tous les conditions du scrutin auquel ils ont participé », conclut Louis Michel.

Observateurs électoraux : « Satisfecit à la mi journée »

Michèle Striffler, Député européen, Chef de la Délégation pour la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne] « Nous avons fait beaucoup de bureaux de vote depuis ce matin. L’ambiance est bonne et les gens sont fiers et heureux d’aller voter. Tout se passe bien pour le moment et la plupart des gens nous remercient d’être là . On sent l’affluence et je crois que les élections servent à  cela. Il n’y a aucune raison que ça se passe mal. D’ailleurs, il y’a Louis Michel, notre chef qui est à  Kidal pour avoir un regard sur ce qui se passe là  bas. On ne peut malheureusement pas aller partout, mais nous sommes globalement répartis dans le Sud du pays » Dans le centre de vote de Yirimadio ancien village, un observateur de l’Union Européenne nous explique les difficultés de dizaines d’électeurs de ce centre : « J’ai mis ces hommes et femmes en contact avec le coordinateur des bureaux de vote pour qu’ils s’expliquent. Sinon à  part cet incident tout se passe dans ce centre de vote. J’ai observé dans les bureaux de vote ici. Il y en a 26 en tout. Je vais bientôt prendre le chemin pour d’autres bureaux de vote et continuer les travaux » souligne-t-il. Mamadou Dabo, observateur de l’Observatoire pour la démocratie et la gouvernance (ODG) Il y’a en tout une grande affluence. Et quelques petits problèmes. On trouve des cas de personnes qui ont leurs noms affichés devant le bureau mais qu’on ne trouve pas sur les listes à  l’intérieur. C’est le premier cas ce matin. Deuxièmement à  la prote, il y a des gens qui signent des mandats pour faire entrer des délégués dans les bureaux. Je ne sais pas trop de quel parti ils sont mais ce sont des situations qui sont délicates. Et qu’il faut surveiller. Quelques petits soucis pour les votants Bakary Coulibaly, agent électoral  » On est arrivé à  7h. Tout se passe bien ici dans notre bureau de vote. Au groupe scolaire 2. Depuis le début du vote, il y a à  peu près 70 personnes qui ont voté. Mais nous devrions avoir 499 votants d’ici la fin de la journée dans ce bureau » Sékou Cissé, est marabout et a voté ce matin au Groupe scolaire 2 de Magnambougou. S’il a accompli son devoir, il aurait aimé être mieux aiguillé par des agents électoraux pour simplifier le vote.  » Vous savez quand on est pas instruit, il est difficile de voter. Il y a tellement de bureaux de vote ici et il faut trouver dans lequel voter. Mais en tout cas, j’ai voté. Je connais le candidat pour lequel j’ai voté. J’ai apposé ma main là  o๠il y avait sa photo ». Adama est étudiant, il fait partie de ceux qui n’ont pas pu identifier leur bureau de vote « je suis déçu. Je me suis déplacée pour voter car c’est important pour moi mais je ne retrouve pas mon bureau. Je suis ici depuis l’aube. Je vais continuer à  chercher et j’espère vraiment retrouver mon bureau avant la fermeture » tonne-t-il.

Mali: les réfugiés craignent de ne pas pouvoir voter

L’armée malienne est entrée, vendredi 5 juillet, pour la première fois dans Kidal, ville du Nord, occupée par les djihadistes depuis plus d’un an. Ce cantonnement fait suite à  l’accord de paix préliminaire signé par le MNLA et le gouvernement provisoire, le 18 juin dernier, pour la tenue de la présidentielle le 28 juillet. C’’était la condition sine qua non pour la tenue de cette élection qui est un véritable challenge technique pour les autorités. A présent, un autre casse-tête logistique s’y ajoute: le vote des réfugiés et des déplacés internes. «Nous avons toujours vécu harmonieusement avec les musulmans. La tolérance était dans tous les foyers au Mali», dit Aziz Cissé, la voix rauque et un regard perçant assombri par de profondes cernes. «Moi, pasteur, je suis fils d’imam, C’’est dire…», ajoute encore Aziz Cissé. Pasteur, originaire de Gao, ce quarantenaire a fui le Nord-Mali, le 1er avril 2012. Depuis, il vit dans un camp de déplacés à  Niamana, à  une cinquantaine de kilomètres de Bamako. «Ce qui se passe au Mali est très grave. Cette élection, bien que précipitée, pourra peut-être nous sortir de la crise, mais comment voter et oà¹?» La question est posée. Dans ses yeux, une pointe de tristesse et beaucoup d’inquiétude. 400.000 déplacés et réfugiés à  gérer A deux semaines de la présidentielle, la question a de quoi inquiéter. l’armée malienne est entrée dans Kidal, C’’était la condition sine qua non pour la tenue de ces élections. 6 millions d’électeurs sur près de 16 millions d’habitants sont attendus dans 25.000 bureaux de vote le 28 juillet prochain. Le premier tour de ce scrutin se tiendra au 18e jour du mois de ramadan, en pleine saison des pluies. Pour la première fois au Mali, l’établissement des listes électorales se fera sur la base d’un fichier biométrique. Un vrai défi pour le Mali qui traverse une crise sans précédent depuis 2012. A ce défi logistique s’ajoute un autre casse-tête technique: le vote des déplacés internes et des réfugiés qui ont fui le nord du pays, depuis 2012. Près de 400.000 personnes. 174.000 réfugiés ont été recensés par le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. 200.000 déplacés internes ont quitté Gao, Tombouctou et Kidal pour rejoindre les villes du Sud, principalement la capitale, Bamako. Certains sont recueillis par des proches et des amis, d’autres sont installés dans des camps. Comment pourront-ils voter et oà¹? La question préoccupe. Lire la suite sur http://www.slateafrique.com/314905/presidentielle-mali-comment-feront-les-refugies-pour-voter

Présidentielle 2013 : Tiébilé Dramé, le choix de l’Alliance Maliba

Tiébilé Dramé est un homme d’expériences. Chercheur, membre d’ONG, médiateur de la crise malgache en 2009 et consultant pour les Nations Unies, il a récemment été nommé émissaire spécial du gouvernement de transition chargé d’établir un dialogue inclusif avec les groupes armés du nord Mali en vue de la bonne tenue de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013. Discussions qui ont conduit à  la signature le 18 juin 2013 de l’Accord préliminaire de Paix de Ouagadougou . Né le 9 juin 1955 à  Nioro du Sahel, il étudie à  l’Ecole normale supérieure de Bamako puis obtient un DEA en histoire à  Paris. Ancien de l’UNEEM, (l’union nationale des élèves et étudiants du Mali), il fera la prison au nord du Mali à  Bougheà¯ssa, Ménaka et Talataye, ensuite il connaà®tra l’exil en France pour s’être opposé au régime de Moussa Traoré. Chercheur à  Amnesty Internatonal, il rentre au Mali au début des années 90 et devient ministre des affaires étrangères sous la transition de 1991 à  1992, après la chute de Moussa Traoré. En 1995, après un désaccord avec le CNID de Mountaga Tall, il fonde avec d’autres militants le parti pour la Renaissance nationale (PARENA) dont il deviendra le président en 1997. Il se présente pour la première fois à  l’élection présidentielle en 2002, et récolte 4,02% des voix. En 2007, nouvelle participation à  la présidentielle de 2007, mais son score ne sera que de 3,04%… Fin observateur politique, Tiébilé Dramé a beaucoup œuvré en faveur des populations du nord, après le coup d’état du 22 Mars 2012, à  travers la « Coalition pour le Mali, une plateformes d’associations, destinée à  faire entendre la voix des peuples du nord. Il est aussi l’un des ceux qui au lendemain du coup d’Etat ont réclamé le retour à  l’ordre constitutionnel sur toute l’étendue du territoire national. C’est sans doute pourquoi il réclame un report de l’élection présidentielle de Juillet 2013. Motif, les listes électorales de la région de Kidal, n’ont pas été établies, de quoi priver une partie du territoire du choix du futur président de la république. Le programme politique de Tiébilé Dramé, qui représente l’Alliance Maliba à  cette élection 2013, met en exergue des enjeux cruciaux tels que la sécurité nationale, la souveraineté alimentaire et industrielle, la santé avec la lutte contre le paludisme et une refondation de l’université malienne en crise depuis de nombreuses années. Fondateur du journal  » Le Républicain », Tiébilé Dramé est aussi le gendre de l’ancien président Alpha Oumar Konaré .

Kidal : les militaires maliens se déploient progressivement

Des sources militaires concordantes indiquent que les officiers maliens et certains gendarmes et policiers sont déjà  à  Kidal pour baliser le terrain aux militaires maliens. Les accords préliminaires prévoient en effet en son article 10le déploiement progressif de l’armée malienne à  Kidal. Idem pour le retour de l’administration malienne à  Kidal. Le dimanche dernier une mission constituée majoritaire de responsables militaires maliens et de la MINUSMA s’est rendue à  Kidal pour définir les modalités de retour des forces armées et de sécurité maliennes dans la 8 eme région administrative. Une autre vague des militaires maliens est arrivée à  Gao en début de cette semaine en transit pour Kidal. Selon des sources militaires à  Gao, ces militaires sont des éléments qui constitueront la force de securité mixte avec les militaires de la force internationale. La même source indique que ces militaires ont pris la route le mercredi 26 juin pour grossir le rang d’un groupe présent dans le cadre de la mission de la MINUSMA pour baliser le terrain. Par ailleurs, de Kidal on apprend que dans les rangs des rebelles, tout le monde ne partage pas l’accord de Ouaga. Ainsi, certains rebelles touaregs armés seraient dans la logique d’en rendre difficile la matérialisation en procédant au recrutement des jeunes dans leur rangs. D’autres refusent le cantonnement et prétendent aller vivre avec leur parents aux villages. Et cela sans remettre leurs armes, alors que le désarmement était également une clause de l’accord. Les exactions auraient également repris à  l’endroit des populations « noires ».

A Tombouctou, IBK rend hommage aux populations et salue l’armée malienne

Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), ancien Premier ministre, a entrepris à  partir de vendredi 21 juin 2013 une tournée dans le nord du Mali. l’objectif était pour lui de s’imprégner de la situation réelle après le drame de l’occupation, auprès des autorités locales, des notabilités traditionnelles, des leaders religieux et des populations. Il a précisé que ces rencontres ne sauraient entrer dans le cadre de la campagne électorale, qui n’est pas encore ouverte. Accompagné de personnalités de la société civile, et de membres de son parti, le Président du Rassemblement pour le Mali (RPM), a démarré cette tournée à  Tombouctou, o๠il a atterri dans la matinée, accueilli par les notables de la ville et de nombreux militants et sympathisants. Dès son arrivée, Ibrahim Boubacar a salué le patriotisme des populations qui ont résisté pendant l’occupation du territoire par les groupes islamistes armés, et les a encouragés à  rester unis pour réussir le défi de la reconstruction nationale. La délégation a rencontré les autorités administratives de la région, notamment le Gouverneur, le Colonel Manga, avec lequel l’ancien Premier ministre a eu un échange fécond sur le retour des réfugiés et de l’administration dans la ville de Tombouctou et le reste de la région. IBK et sa délégation ont ensuite été reçus par l’ensemble des notables et des imams de la ville de Tombouctou, chez l’Imam de la Grande Mosquée, le Cheikh Issaouti, derrière lequel IBK a fait la prière du vendredi. Tous les hôtes du Président du RPM se sont dits très sensibles à  la démarche et à  l’approche humaine, ainsi qu’à  la vision responsable de l’homme d’Etat. IBK, a aussi tenu à  rencontrer les forces armées et de sécurité au camp militaire de Tombouctou. l’ancien Premier ministre nationale a salué le sens du devoir et l’esprit de sacrifice des soldats maliens, et les a remerciés pour le travail accompli avec courage et abnégation aux cotés des forces africaines et françaises. La délégation s’est envolée pour Mopti en fin de journée, d’o๠elle devait ensuite rejoindre Gao le samedi 22 juin. Communication RPM

Le Nord du Mali manque toujours d’eau et d’électricité

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) vient de publier son Bulletin N°7 sur le Mali. Il traite de la problématique de l’eau et de l’électricité dans les trois régions du Nord du pays. Après le début de la crise dans le nord du Mali en 2012 et le départ de l’administration publique qui s’en est suivi, une partie du personnel qui assurait le bon fonctionnement des installations électriques et hydrauliques n’a plus été en mesure de faire son travail. La population s’est trouvée privée d’électricité et d’eau potable pendant des semaines. Selon Abdoule-Karim Diomande, délégué du CICR (Comité International de la Croix Rouge) en charge du programme eau et habitat au Mali: « Dans cette situation, il est impossible d’envisager un approvisionnement continu en eau et en électricité dans ces villes. Il est urgent que les entreprises publiques qui doivent assurer ces services redeviennent opérationnelles ». Le CICR a fourni 1 500 000 litres de carburant Depuis avril 2012, le carburant nécessaire au fonctionnement des centrales électriques des villes de Gao, Tombouctou et Kidal est fourni par le CICR. Cette organisation maintient ainsi un approvisionnement partiel en eau potable pour les habitants de ces centres urbains. « l’approvisionnement en eau et en électricité reste toujours critique dans le nord du Mali. à€ Kidal, un seul des sept générateurs existants fonctionne encore. à€ Gao, c’est trois sur sept, et à  Tombouctou, deux sur quatre qui sont en état de marche », explique Abdoule-Karim Diomande, délégué du CICR en charge du programme eau et habitat au Mali. à€ ce jour, le CICR a fourni plus de 1 500 000 litres de carburant pour faire tourner ces centrales. Il a également contribué à  l’entretien des infrastructures existantes, les produits d’entretien et les pièces détachées étant, pour la majeure partie, fournis par à‰nergie du Mali (EDM SA). Des dispositions particulières ont par ailleurs été prises pour assurer l’autonomie de l’hôpital régional de Gao en électricité. Grâce à  un générateur récemment installé par le CICR et à  une livraison quotidienne de 100 litres de carburant, l’hôpital peut continuer de fonctionner 24 heures sur 24 et dispenser les soins dont la population a besoin Le retour des administrations pour prendre le relais Avec le soutien du Comité International de la Croix Rouge, des organisations de la société civile des villes de Tombouctou et de Gao ont mis en place un système de recouvrement partiel des coûts de fonctionnement des générateurs. Ces contributions symboliques ont mis en évidence la volonté de la population de ne pas être simplement assistée. Les sommes collectées ont permis d’acheter du carburant lorsque les livraisons du CICR ne pouvaient se produire à  temps, pour des raisons de sécurité ou de difficulté d’accès. « Si les derniers générateurs qui fonctionnent encore dans ces villes venaient à  tomber en panne, la population serait entièrement privée d’eau potable et d’électricité, ce qui ne manquerait pas d’entraà®ner toutes les conséquences que vous pouvez imaginer », précise M. Diomande. Le retour progressif de l’administration dans le nord du Mali permet une discussion avec les autorités compétentes des moyens à  mettre en œuvre pour que l’approvisionnement soit à  nouveau pleinement assuré par les entreprises publiques en charge. Les spécialistes du CICR ont ainsi des rencontres régulières avec les autorités compétentes et leur transmettent toutes les informations nécessaires pour que le transfert de responsabilité se fasse dans les meilleures conditions.

Laurent Fabius : « Au Mali, nous avons gagné la guerre. Reste à gagner la paix »

De mémoire de Quai d’Orsay, nul ministre des Affaires étrangères n’a autant voyagé que lui en un an. Fort heureusement, Laurent Fabius, 66 ans, dort dans les avions. « Pas que dans les avions, sourit-il, allusion à  ces fréquents piquages de nez en pleine Assemblée nationale qui font le miel des photographes. Mais attention, comme les crocodiles de Yamoussoukro, je ne dors que d’un oeil ! » On ne connaissait pas cet humour à  celui qui fut, il y a trois décennies, le plus jeune Premier ministre de France, tant l’image de froideur, de manque d’empathie, voire de suffisance, jointe à  un langage souvent corrosif, avait fini par lui coller à  la peau. Si Laurent Fabius a quelque peu changé, de l’avis de ses proches, c’est tout simplement qu’il est heureux. Heureux d’occuper le bureau du comte de Vergennes qu’il convoitait, heureux de s’asseoir dans ce fauteuil à  sa mesure, soulagé d’avoir enfin fait son deuil de toute ambition présidentielle, exactement comme son prédécesseur et quasi-clone de droite, Alain Juppé – pour qui il n’a d’ailleurs que des phrases aimables. Revenu de tout, ou presque (outre Matignon, il a déjà  occupé trois ministères différents, la présidence de l’Assemblée et la direction du Parti socialiste), le numéro deux du gouvernement découvre avec une passion évidente ce qu’il connaissait mal : le monde. Lui qui eut pour François Hollande des mots bien peu amènes jouit désormais d’une relation de confiance avec le président, dont le portrait trône sur un chevalet à  la droite de son bureau de travail. L’ancien rival rallié sous la contrainte de la primaire est devenu un légitimiste suffisamment habile pour cacher ses états d’âme. Un homme libre aussi, même si, en passant du technocratique au diplomatique, il n’est pas sûr que la langue fabiusienne ait beaucoup gagné en tonicité. Entre deux avions donc, le ministre des Affaires étrangères de la France a fait pour Jeune Afrique son tour du continent. « Je serai intraitable », a dit François Hollande à  propos de la tenue d’élections au mois de juillet. Le mot a déplu, son côté comminatoire… Ce que le président a voulu dire, c’est que, pour traiter les problèmes du Mali, il faut non seulement veiller à  la sécurité de ce pays, à  son développement économique, mais aussi à  la démocratie et au dialogue politique. Celui-ci implique notamment l’organisation par les Maliens d’élections dans les délais prévus. L’Assemblée nationale a voté, à  l’unanimité, une feuille de route qui fixe la date de la consultation au mois de juillet. C’est le bon moment. Malgré l’absence de fichier électoral ? Malgré les problèmes de sécurité ? Je me suis rendu récemment sur place et j’ai évoqué l’ensemble de ces points avec les autorités de la transition et les dirigeants des principaux partis. Ils sont d’accord sur la nécessité d’organiser la présidentielle en juillet. Les candidats se déclarent, la campagne se prépare. Tout doit être mis en oeuvre sans délai sur le plan technique pour que cet objectif soit respecté. Pour les législatives, il est raisonnable et souhaitable qu’elles aient lieu dans la foulée. Nous sommes en train de gagner la guerre au Mali, il faut maintenant gagner la paix. L’armée malienne est tout sauf opérationnelle et républicaine. Quand le sera-t-elle ? L’armée malienne a été très affaiblie, c’est vrai. Ce n’est pas son courage qui est en cause, mais sa formation, son organisation et son équipement. Depuis quelques semaines, l’EUTM, c’est-à -dire l’Union européenne, conduit un intense travail de formation sous la direction efficace du général Lecointre. Celle-ci se fait bataillon par bataillon. Elle va donner des résultats, mais cela prendra du temps. à€ terme, l’armée malienne sera renforcée, capable de défendre le territoire national et de protéger la démocratie. Entre-temps, pour garantir la sécurité, une vaste mission onusienne de maintien de la paix va bientôt être déployée. Dans le cadre d’une convention entre les gouvernements français et malien, et en liaison avec l’ONU, une force française d’environ un millier d’hommes sera présente sur place pour empêcher tout retour des groupes terroristes. Le rétablissement durable de la sécurité du territoire malien est engagé. Le capitaine putschiste Amadou Sanogo conserve une forte influence à  Bamako. Comment le tenir à  l’écart de la scène politique ? Il existe une règle dans tout pays démocratique : l’armée est au service du pouvoir civil. Point à  la ligne. Lire l’intégralité de l’interview sur jeuneafrique.com : http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2729p060.xml0/france-diplomatie-politique-rwandalaurent-fabius-au-mali-nous-avons-gagne-la-guerre-reste-a-gagner-la-paix.html

Intégration dans l’armée : Ganda Izo crie à l’injustice

Cette information a été donnée lors d’une conférence de presse organisée par le président Aba Kantao du mouvement ce lundi 6 mai à  la maison de la presse. La rencontre avait pour objet d’apporter des clarifications à  l’agression de Sévaré le 29 avril dernier, faire le bilan de leur parcours sur le terrain, dénoncer la mauvaise gestion et l’injustice dont le mouvement Ganda-Izo est victime. Pour la circonstance, les miliciens étaient massivement à  coté de leur président. Un rôle de premier plan Parlant de leur bilan sur le terrain, le président Kantao dira que Ganda-Izo a joué un grand rôle dans l’arrestation de djihadistes. Car il en a beaucoup arrêté et contribué pour l’arrestation de certains par l’armée malienne grâce aux renseignements fournis à  celle-ci. Malgré sa vision et ses actes patriotiques, le mouvement Ganda-Izo se dit aujourd’hui mis à  l’écart. La décision d’intégration de ces combattants dans l’armée bien qu’elle soit signée reste jusqu’à  présent sans suite. Alors que d’autres mouvements ont bénéficié de ces recrutements et ont des éléments désormais en formation dans les rangs de l’armée. « Cette décision avait été signée le 6 mars 2012 par le chef d’Etat major d’alors, le Général Gabriel Poudiougou. Après le coup d’Etat, la même décision restait en vigueur. A la grande surprise des responsables de Ganda-Izo, elle est mise en application sans qu’aucun élément de ganda-Izo ne soit retenu. Alors qu’en son temps, les combattants de Ganda-Izo figuraient sur ladite décision et disposaient même d’un numéro matricule » deplore le président de Ganda Izo. Aujour éléments de Gandaizo n’enregistre aucun combattant d’hui, aucun éléments de Ganda-Izo ne figure parmi les nouvelles recrues qui seront bientôt à  Markala dans la région de Segou. Rien à  voir avec l’incident de Sévaré Les autorités et les responsables de l’armée doivent justice pour ces jeunes milices déterminés à  défendre le pays contre les envahisseurs, affirme le président de Ganda Izo. « l’armée ne pourra être encore la chasse gardée de fils à  papa si le pays veut sur le champ de bataille des éléments prêts à  mourir pour la cause de la Nation. Les jeunes éléments de Ganda-Izo doivent aujourd’hui être des modèles. En ce qui concerne l’agression du 29 avril à  Sévaré, le président de Ganda Izo a dégagé toute la responsabilité des éléments de son mouvement dans cet accrochage dans la ville mopticienne. Il précise que depuis le début du mois de mars dernier, tous ses éléments ont été déployés dans les zones occupées pour la sécurisation de ces villes. Là  bas, ils ont procédé à  l’arrestation de beaucoup des djihadistes. « Ceux qui s’agitent à  Sévaré au nom du mouvement sont des élements de Ibrahim Maiga tous exclus du Ganda Izo. Nous ne sommes pas responsables de cette agression » explique –t-il.